Louis-Philippe 1er (1773-1850)
Roi des Français de 1830 à 1848
Louis-Philippe né le 6 octobre 1773 au palais royal, à Paris, fils du duc d'Orléans, Louis-Philippe Joseph d'Orléans le fameux Philippe Egalité, qui, vota la mort du roi Louis XVI et de Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, arrière-petite-fille de Louis XIV. Il est le cousin du roi précédent, Charles X et son parrain, n'est autre que le roi Louis XVI et sa marraine, la reine Marie-Antoinette.
La Monarchie de Juillet
La révolution de juillet 1830 a renversé Charles X. Le 31 juillet, Louis-Philippe, duc d'Orléans, est nommé lieutenant général du royaume et, le 7 août, c'est sans trop se faire prier qu'il se laisse porter sur le trône par un vote de la Chambre des députés, puis de la Chambre des pairs.
Après avoir adhéré au drapeau tricolore, multiplié les promesses et juré de respecter la Charte révisée par les députés, Louis-Philippe, est proclamé « roi des Français » le 9 août.
Les « Trois Glorieuses » se sont soldées, tout compte fait, par un changement de dynastie. Cependant, une monarchie élective a succédé à la monarchie de droit divin.
La Chambre des députés partage désormais avec le roi l'initiative des lois. En 1831, une série de lois complète les fondements du régime. Dans l'ensemble, ces dispositions favorisent l'ascension de la bourgeoisie, d'où le nom de "monarchie bourgeoise" souvent donné au régime.
A sa tête, Louis-Philippe 1er se veut "roi citoyen", élevé avec rigueur par Mme de Genlis, il a adopté, comme son père, les idées de 1789 et combattu à Valmy et à Jemmapes. En émigration et après 1815, il se tient à l'écart de la réaction tout en jouissant discrètement de son immense fortune.
Éloquent, simple, familier, apparemment bonhomme, mais sachant à l'occasion être pompeux, le roi des Français est doué de beaucoup de finesse et d'habileté. Aux côtés de la reine Marie-Amélie, digne et estimée, et de ses huit enfants, il mène aux Tuileries la vie d'un bourgeois. Il y met d'ailleurs une certaine ostentation.
Considéré comme un usurpateur par les légitimistes, les bonapartistes et les républicains, il doit faire face à une vive opposition. Quant aux orléanistes, ils se partagent entre deux tendances.
Pour celle du "mouvement" (La Fayette, Laffitte), la révolution de 1830 n'a été qu'un commencement, il faut poursuivre les réformes, ne pas s'isoler du peuple.
Pour celle de la "résistance" (Casimir Perier, Guizot, Thiers), la révolution était une fin. Poursuivre les réformes serait dangereux. Ce parti, celui du conservatisme, aura l'appui du roi. Il sera vite le plus fort.
C'est sous le signe de l'avènement au pouvoir économico-politique de la bourgeoisie d'affaires et d'une constante politique de paix que se déroulera ce règne long de dix-huit ans, mais difficile. Rarement souverain fut plus guetté par ses ennemis et plus traiter avec autant de mépris par ses adversaires.
Apparemment bonhomme, Louis-Philippe, tout en admirant fort le régime parlementaire anglais, n'incline à respecter l'esprit de la Charte que dans la mesure où les trublions ne viendraient pas perturber la bonne gestion de la France.
Après avoir pris quelques dispositions assurément libérales (dont celles qui portent le corps électoral de 90.000 à 166.000 électeurs) et confié le gouvernement aux chefs du parti du "mouvement", notamment à Laffitte, du 3 novembre 1830 au 3 mars 1831, le roi appelle Casimir Perier, membre de la Casimir Perier "résistance", parti dont le programme est simple : au-dedans, l'ordre et le minimum de concessions ; au-dehors : la paix.
Deux noms dominent cette période : Guizot, pour qui "le trône n'est pas un fauteuil vide", et Thiers, pour qui "le roi règne et ne gouverne pas".
Si l'opposition légitimiste reste silencieuse et dédaigneuse après l’échec de l’équipée de la duchesse de Berry, l'opposition "républicaine et populaire" se manifeste précocement par des attaques dans la presse et surtout par plusieurs insurrections : celle des Canuts à Lyon (novembre-décembre 1831), celle des obsèques du général Lamarque (5-6 juin 1832), celle du procès des mutuellistes de Lyon (9-12 avril 1834), suivie de celle de Paris (13-14 avril) dont Daumier illustra l'épisode de la rue Transnonain.
Deux mille "républicains" sont arrêtés, 164 condamnés. Les journaux d'opposition sont écrasés d'amendes. Plusieurs disparaissent. L'attentat de Fieschi le 28 juillet 1835 sert de prétexte aux lois de septembre aggravant le régime de la presse, et le roi peut faire prévaloir sa politique du "juste milieu"...
Mais, en mars 1839, une coalition d'orléanistes renverse Molé, premier ministre depuis septembre 1836. A travers lui c'est le gouvernement personnel du roi qu'elle met en échec.
Thiers, partisan du système parlementaire, est appelé en février 1840. Cependant, sa politique belliciste lors de la crise européenne de l'été 1840 à propos de l'Orient entamera gravement les rapports avec l'Angleterre, affolant le monde des affaires et nuisant à la position du roi qui, jusque-là, par son pacifisme sincère et par sa fermeté à l'égard des mouvements socialistes, a séduit l'Europe.
C’est ce qui est l'occasion de son renvoi, suivi du choix de l'équipe Soult-Guizot (29 octobre 1840).
Depuis 1840, Guizot, est en fait le vrai chef du gouvernement. Lamartine exagère, quand il compare l'attitude du gouvernement à celle d'une « borne », mais il faut bien reconnaître que la vie politique, depuis 1840, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, a été vidé et que « la France s'ennuie ».
Tout au long de cette période, une majorité parlementaire assez confortable favorise, chez Guizot et le roi, l'illusion que l'opinion est avec eux. Or, même dans les Chambres, une opposition, minoritaire mais active, existe, qui demande des changements, modérés ou « radicaux », en particulier en matière de droit de vote et de politique extérieure.
Dans ce domaine, la France adopte, à l'égard de l'Angleterre surtout, une attitude exagérément conciliante, dans le dessein de sauvegarder l' "entente cordiale".
Dans l'affaire du droit de visite des navires de commerce (il s'agit de contrôler s'ils ne se livrent pas à la traite des Noirs), en 1841, et dans l'affaire Pritchard (lutte d'influence à Tahiti entre l'amiral Dupetit-Thouars et un missionnaire-apothicaire), en 1843-1844, la docilité du gouvernement donne des armes à l'opposition et, dans la seconde affaire, la majorité gouvernementale n’est que de huit voix.
En politique intérieure, l'opposition ne cesse, de 1841 à 1847, de réclamer une réforme parlementaire et une réforme électorale. La première vise il décréter l'incompatibilité entre certaines fonctions et le mandat de député.
La seconde, en abaissant le cens (droit seigneurial) et en admettant comme électeurs certaines "Capacités", doit ouvrir le corps électoral à plus de citoyens.
Les "radicaux" (Ledru-Rollin, Arago) demandent même le suffrage universel. Devant l'échec de toutes ces propositions l'opposition organise en 1847, une "campagne des banquets" en faveur de la réforme électorale. Les orateurs dépassent vite cette revendication et débordent sur la question sociale.
Quelques scandales, éclatant fort inopportunément (sans qu'il y soit responsable du gouvernement), mettent le comble à l'effervescence des esprits : une étincelle suffit pour provoquer l'explosion.
Elle se produisit le 22 février 1848, Le roi détrôné se réfugie en Angleterre, où il meurt le 26 août 1850.