Mérovée (v.412- 457), roi des Francs saliens de 448 à sa mort

MérovéeMérovée ou Merowig ("éminent guerrier" ou "grande bataille", du francique mer : "grand" et wig : "bataille", "combat"), né vers 412 et mort en juillet 457, est considéré comme le second roi des Francs saliens.

Son existence est entourée de tant d'obscurité que certains historiens en ont fait un roi légendaire, il aurait régné de 448 à 457. 

Mérovée a donné son nom à la dynastie des Mérovingiens. Les rois mérovingiens n'ont jamais contesté son existence et se glorifièrent d'appartenir à sa lignée.

Peu de documents attestent de l'existence de Mérovée. Grégoire de Tours dans ses "dix livres d'Histoire" lui concède une brève référence et en fait le descendant possible de Clodion le Chevelu: "Certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi Mérovée".

Une légende, relatée à une époque plus tardive — la chronique de Frédégaire  en parle au VIIe siècle —, entretient le doute quant à la réelle existence de Mérovée : sa mère, l'épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une "bête de Neptune semblable au Quinotaure" alors qu'elle se baignait dans l'océan.

Enceinte une 2e fois, les 2 sangs se mélangèrent pour donner naissance à une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d'une aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens.

Certains historiens se réfèrent au vieil allemand supérieur pour faire de Mérovée un personnage mythologique qui serait le fils de la mer (mari en Franc), c'est-à-dire un dieu ou un demi-dieu que les Francs honoraient avant leur conversion au christianisme.

Il est cependant "peu probable que l’umlaut ait atteint dès lors l'a radical d'un mot pour en faire une". 

Selon Godefroid Kurth, "Tous les peuples primitifs ont cru à l'origine surnaturelle de leur dynastie. Leurs rois étaient les descendants des dieux : c'était leur principal titre à l'obéissance des guerriers, c'était aussi le plus beau titre de noblesse de la nation elle-même".

Il a également été suggéré que Merowig soit une référence à la Merwede, une rivière néerlandaise dont le cours initial correspondait, si l'on en croit les historiens romains, à l'aire dans laquelle résidaient alors les Francs saliens.

Là encore, l'étymologie ne semble pas corroborer cette thèse.

L'existence réelle de Mérovée ne serait pas à exclure, de plus selon le témoignage de Priscus, Mérovée aurait été adopté par Aétius qui lui aurait concédé un territoire dans les Gaules, où son frère aîné Clodebaud avait déjà fait un établissement. Mérovée se serait installé en Gaule belge, dans la région du Brabant et aurait établi sa résidence à Tournai.

Enfin, Mérovée aurait commandé les Francs qui s'étaient alliés aux Gallo-Romains et à d'autres Germains, lors de la sanglante bataille que le général Aétius gagna sur Attila en 451, aux champs Catalauniques (une plaine près de Châlons-en-Champagne et de Troyes).

Grâce à cette union guerrière entre envahis et anciens envahisseurs, le « grand-roi » de l'Empire hunnique fut défait et se replia définitivement vers l'est de l'Europe : le terrible « fléau » était vaincu.

Cette victoire scelle définitivement l'implantation de ces Germains francs, désormais solidement installés dans la Gaule du nord que l'Empire romain en pleine décadence leur abandonne : il n'en reste alors que le royaume de Syagrius.

Les rois de la première dynastie franque sont appelés Mérovingiens, en l'honneur de ce roi, qui donne un territoire à son peuple et le fait entrer par la grande porte dans l'Empire romain.

Son fils Childéric Ier lui succède en 457.

Bataille des Champs Catalauniques en 451

Clodion le Chevelu   Childéric 1er
Mérovingiens