Philippe VI de Valois (1293-1350)
Roi de France de 1328 à 1350
Philippe VI de Valois, né en 1293, est le fils aîné de Charles de Valois, frère cadet du roi Philippe le Bel, et de Marguerite d'Anjou. Il est donc cousin des trois fils de Philippe le Bel (Louis X, Philippe V et Charles IV), lesquels se succèdent sur le trône de France entre 1314 et 1328.
Nous ne connaissons rien de sa jeunesse puisque rien ne prédestinait Philippe VI à devenir roi de France. En effet, à cette époque, le roi de France est Philippe IV le Bel et a trois fils qui régneront sur la France sous les noms de Louis X, Philippe V et Charles IV, et une fille Isabelle, épouse du roi d'Angleterre Edouard II. Lorsque Louis X meurt, c'est son frère Philippe qui assure la régence en attendant la naissance du fils du défunt, Jean Ier. Or, celui meurt au bout de quelques jours seulement. Philippe se fait couronner roi sous le nom de Philippe V, et écarte ainsi la fille de Louis X, Jeanne de Navarre, de la succession au trône de France. Philippe V meurt sans descendance. Par conséquent, le trône revient à Charles IV qui, lui aussi, décède sans héritier. Philippe VI a été choisi comme roi de France afin de ne pas remettre le trône à Edouard III, fils de la sœur de Charles IV (épouse du roi d'Angleterre).
Il succède donc, en avril 1328, au dernier Capétien direct, Charles IV le Bel, son cousin germain, en vertu de la "loi salique" rappelée par le baronnage français, écartant ainsi Edouard III d 'Angleterre du trône de France. Philippe VI n'est pas préparé au trône, auquel il accède à trente-cinq ans
Sa femme, Jeanne de Bourgogne, épousé en juillet 1313, peu aimable, est détestée dans le royaume. Le roi, en revanche, a de réelles qualités humaines, une belle prestance, une piété qui le pousse à faire de grands pèlerinages et à confirmer les mesures rigoureuses prises par Saint Louis contre les blasphémateurs.
Il a le goût des lettres et de la théologie, ainsi que le souci de la justice, comme il le prouve en intervenant dans le procès de Robert d'Artois, son beau-frère. Robert d'Artois, époux de Jeanne de Valois, avait pris possession du comté d'Artois, également revendiqué par sa tante, Mahaut de Bourgogne. On découvre que, pour ce faire, il a produit des faux. Le roi de France lui ordonne d'abandonner toute prétention sur le comté. Comme, en outre, Robert est accusé d'avoir "facilité" la mort de Mahaut en 1329, il est banni et ses biens confisqués... au profit du roi de France en avril 1332. Robert d'Artois se réfugie alors à la cour d'Angleterre, où il attisa la haine contre les Français. Peu de temps après, d'ailleurs, la guerre franco-anglaise devait éclater en 1337. Elle allait durer plus de cent ans.
Le début du règne a cependant été marqué par un succès diplomatique, l'hommage rendu par Edouard III à Philippe VI pour ses fiefs de Guyenne (Amiens, le 5 juin 1329), et par l'éclatante victoire militaire de Cassel le 23 août 1328, qui a permis au roi de réprimer la révolte flamande et de rendre à son cousin, Louis de Nevers le comté de Flandre.
Philippe VI n'a pourtant aucun talent militaire, mais il sait compenser sa malchance sur les champs de bataille et les terribles revers de l'armée (l'Ecluse, en juin 1340. Crécy en août 1346 et la reddition de Calais en août 1347) par d'importantes acquisitions territoriales.
Philippe VI meurt, le 22 août 1350, deux ans après la reine Jeanne, enlevée par la terrible peste noire qui ravageait alors le royaume.