Assassinat de François Darlan - 24 décembre 1942

Francois Darlan (1881-1942)

Alger, le 24 décembre 1942

De plus en plus contesté, le 24 décembre 1942 à Alger, l’amiral Darlan est abattu en sortant de son bureau par un jeune étudiant, Fernand Bonnier de La Chapelle, qui avait tiré à la courte paille avec trois de ses compagnons d'armes (Othon Gross, Robert Tournier et le journaliste Philippe Ragueneau). Arrêté, il est jugé de manière expéditive par les subordonnés de Giraud, condamné à mort et exécuté le 26 décembre 1942. L’enquête est suspendue en 1943 pour "intérêts supérieurs".

Le commanditaire de l'assassinat était le monarchiste Henri d'Astier de La Vigerie, qui imaginait donner le pouvoir au "comte de Paris", Henri d'Orléans et le commandement militaire à de Gaulle pour unir les autorités de Londres et d'Alger dans un effort de guerre commun. Le prétendant au trône était en effet présent à Alger le 10 décembre, multipliant les contacts avec les notables locaux. En revanche, le Comte de Paris a indiqué avoir été "désigné comme le bouc-émissaire" dans cette affaire.

Francois darlan monumentSi l'appartenance royaliste de Bonnier de La Chapelle est incertaine, le groupe de résistants dont il faisait partie était d'obédience gaulliste au sein du Corps franc d'Afrique (le CFA, dont trois membres sur quatre avaient participé au putsch du 8 novembre 1942 à Alger suite au débarquement des alliés et ont depuis largement témoigné), qui avait décidé l'élimination d'un personnage qui ne pouvait que gêner et retarder la venue du seul pouvoir légitime à leurs yeux.

Bonnier de La Chapelle est réhabilité le 21 décembre 1945 par un arrêt de la Chambre des révisions de la cour d’appel d’Alger, qui jugea qu'il avait agi "dans l’intérêt de la libération de la France".

29 avril 1964 : Le corps de l'Amiral Darlan qui avait souhaité être inhumé dans le cimetière militaire marin  de Mers-el-Kébir, près d’Oran, en Algérie, y fut transporté et enterré avec les honneurs militaires rendus sur décision de Charles De Gaulle, président de la République.

Cependant le règlement militaire stipulant que seul un commandant mort au milieu de ses hommes peut être enterré dans le même carré qu'eux, l'Amiral Darlan n'ayant pas trouvé la mort à Mers-El-Kebir, sa sépulture fut placée à gauche de la stèle, en dehors du carré des 1297 marins tués lors des attaques des 3 et 6 juillet 1940.

Plusieurs historiens  ont également évoqué l'implication des services secrets britanniques du Special Operations Executive (SOE) dans l'assassinat de Darlan, sa position devenant gênante pour la diplomatie britannique. Le général Eisenhower "furieux" ordonna l'expulsion immédiate du personnel du SOE.

 

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