Assassinat du duc de Guise - 23 décembre 1588

Château de Blois, 8h du matin...

Assassinat du duc Henri de Guise (23 décembre 1588)En 1588, Henri de Guise, lieutenant général du royaume, chef de la Ligue, tout-puissant à Paris, encouragé par Philippe II, roi d'Espagne, oblige Henri III à convoquer pour la deuxième fois les États Généraux. Philippe II d'Espagne par le Titien (détail) 1551 musée du PradoCinq cents députés y participent, presque tous acquis aux Guise qui comptent obtenir d'eux la déchéance du roi. Henri III ne voit plus que l'assassinat pour se débarrasser de son rival.

Blois, 8h du matin, le 23 décembre 1588 : Parmi les quarante-cinq gentilshommes sans fortune, (derniers fidèles d'Henri III), vingt ont été choisis pour abattre le duc. Huit d'entre eux, armés de poignards qu'ils dissimulent sous leurs manteaux, se tiennent dans la chambre du roi. Les douze autres, armés d'épées, se cachent dans le cabinet vieux. Deux prêtres sont dans l'oratoire du cabinet neuf : le roi les fait prier pour la réussite de l'entreprise. Le secrétaire d'Henri III prévient alors le duc de Guise que le roi le mande dans le cabinet vieux. Pour gagner ce cabinet, il faut traverser la chambre du roi.

Le duc y pénètre et les spadassins le saluent. Il se dirige vers la gauche. Un couloir précède le cabinet. Guise ouvre la porte et aperçoit les gens qui l'attendent, l'épée à la main. Il veut reculer, mais les huit hommes de la chambre lui coupent la retraite. Ils se jettent sur leur victime, la saisissent aux bras et aux jambes, roulent son manteau autour de son épée. Le duc renverse quatre des agresseurs, en blesse un cinquième avec son drageoir. Il entraîne la meute jusqu'au bout de la chambre et revient tomber prés du lit du roi en gémissant : «Miserere mei Deus».

Le roi, écartant la tenture derrière laquelle il s'était caché, se serait écrié à la vue du corps de son rival : "Mon Dieu, qu'il est grand ! Il parait encore plus grand mort que vivant !".

En fouillant le cadavre, on découvre une lettre contenant ces mots: "Pour entretenir la guerre civile en France, il faut 700 000 livres tous les mois." Le roi descend alors chez sa mère, Catherine de Médicis, et lui annonce joyeusement : "Je n'ai plus de compagnon, le roi de Paris est mort." La conscience en paix, Henri III va entendre une messe d'action de grâces dans la chapelle Saint-Calais.

Le lendemain, le cardinal Charles de Lorraine, frère du duc, enfermé aussitôt après le meurtre dans un cachot, est assassiné à son tour. Son corps va rejoindre celui d'Henri de Guise dans une salle du château. Les deux cadavres sont ensuite brûlés et leurs cendres jetées à la Loire. Catherine de Médicis ne survivra pas longtemps au drame. Quant à Henri III, huit mois plus tard, il tombera sous les coups du poignard de Jacques Clément.

 

 

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