Exécution du maréchal Ney
7 décembre 1815

"Je suis né Français, je veux mourir Français ! "

Michel Ney, huile sur toile de François Gérard, vers 1805Surnommé le "brave des braves ", Michel Ney, est né le 10 janvier 1769 à Sarrelouis, territoire lorrain dépendant de la France.

Héros de la bataille de Borodino et de la traversée de la Bérézina, soldat courageux, Michel Ney est nommé maréchal lors de la grande promotion de mai 1804, dans le contexte de l’instauration de l’Empire le 18 mai de la même année. En 1805, personnalité très estimée par Napoléon, il est fait duc d'Elchingen, après la campagne d'Allemagne, puis prince de la Moskowa en 1812 après la campagne de Russie.

En rupture de ban avec l’Empereur au moment de la Restauration, il aurait promis à Louis XVIII de "ramener l'usurpateur dans une cage de fer" lorsque Napoléon s’enfuit de l’île d’Elbe.

Mais tout bascule le 18 mars 1815 près d’Auxerre lorsque, submergé par l’émotion de se retrouver face à son ancien maître, Michel Ney présente ses excuses et se range du côté de Napoléon. À ses excuses, l’Empereur répond : "Vous n'avez pas besoin d'excuses. Votre excuse, comme la mienne, est dans les événements, qui ont été plus forts que les hommes. "

Resté célèbre pour ses répliques, le maréchal Ney motive ses fantassins à Waterloo, alors qu’il combat à pied et tête nue, en criant : "venez voir comment meurt un maréchal de France !". La bataille est perdue mais Ney survit.

Arrêté au retour de Louis XVIII, et alors que la cour martiale refuse de le juger, le maréchal est renvoyé devant la chambre des Pairs. Il est alors condamné à mort pour trahison.

Alors que Sarrelouis, sa ville de naissance vient d’être cédée à la Prusse, son entourage lui suggère d’utiliser cet argument juridique pour échapper à la mort. Il aura pour réponse cette réplique devenue célébre : "Je suis né Français, je veux mourir Français ! ".

Devant le peloton d'exécution, près de l'Observatoire de Paris, il impressionne les soldats par une ultime répartie restée gravée dans l’Histoire : " Camarades, tirez sur moi et visez juste ! ". La phrase qu'on lui prête : "Soldats, visez droit au cœur ! " semble plus romanesque que véridique. Selon Rochechouart, les derniers mots du maréchal furent : "Français ! je proteste contre mon jugement, mon honneur. " Il tombe face contre terre et, conformément à la coutume, la dépouille reste quinze minutes seule.

Michel Ney meurt le 7 décembre 1815. Il est le seul maréchal d'Empire exécuté au cours de la Restauration, une statue élevée par Rude se trouve sur les lieux de son exécution.François Rude, Monument au Maréchal Ney (1853), Paris, avenue de l'Observatoire.Son nom est cependant inscrit sur la 13e colonne (côté est) de l'Arc de triomphe de l'Etoile, à Paris et sa tombe, visitée au cimetière du Père-Lachaise, division 29, à l'angle du chemin des Acacias et du chemin Masséna.

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