Catherine de Médicis (1519-1589)

Reine de France de 1547 à 1559, puis Régente de 1560 à 1574

Catherine de Médicis vers 1555 par Francois ClouetCatherine de Médicis (Florence 1519 - Blois 1589). Reine de France (1547 - 1589). Epouse de Henri II. Inhumée à l'abbaye de Saint-Denis. Catherine était la fille de Laurent II de Médicis et de Madeleine de La Tour d'Auvergne.

Henri, le fils de François 1er, l'épousa le 28 octobre 1533. Par cette union, le roi obtenait l'appui du pape Clément VII, oncle de la jeune femme, contre Charles Quint.

Catherine fut toute sa vie éprise de son mari dont elle eut à subir les infidélités en particulier sa liaison officielle avec Diane de Poitiers. Elle n'eut pas d'influence politique du vivant de Henri II à qui elle donna 10 enfants dont 7 survécurent : François II, Charles IX, Henri III qui régnèrent successivement ; François, duc d'Alençon puis d'Anjou ; Elisabeth, reine d'Espagne ; Marguerite (la "reine Margot") mariée à Henri de Bourbon, roi de Navarre et futur Henri IV ; enfin Claude, duchesse de Lorraine.

Henri II étant mort le 10 juillet 1559, son fils François II régna de manière éphémère jusqu'en 1560, date à laquelle Charles IX lui succéda sous la régence de Catherine de Médicis.

Celle-ci eut à affronter la tourmente des guerres des religion. Douée d'une forte personnalité, elle était autant attachée aux droits du pouvoir royal qu'indifférente aux querelles dogmatiques. Servie par un sens politique développé, elle s'attacha à gouverner au-dessus des actions et à préserver l'unité du royaume.

Les débuts de sa régence furent marqués par une politique de tolérance à l'égard des calvinistes, à laquelle elle associa son chancelier Michel de l'Hospital. Elle tenta de rapprocher les deux confessions rivales au colloque de Poissy (1560) et accorda aux huguenots des conditions favorables à l'exercice du culte (édit de Saint-Germain du 17 janvier 1562). Ce faisant, elle se brouilla avec les princes catholiques (Anne de Montmorency, le duc de Guise, le maréchal de Saint-André) qui déclenchèrent la première guerre de religion à partir du massacre de Vassy (1er mars 1562) et la forcèrent à se tourner contre les réformes.

C'est ainsi qu'elle participa au siège de Rouen au mois de septembre. Elle eut les mains libres avec la disparition successive d'Antoine de Bourbon, du maréchal de Saint-André et du duc de Guise et en revient à une politique de conciliation, illustrée par l'édit d'Amboise du 19 mars 1563 qui accordait la liberté de conscience.

La reine mère tenta ensuite de consolider ses acquis. Elle fit le tour du royaume en compagnie de Charles IX de 1564 à 1566 afin d'affermir partout le pouvoir royal.

Sur le plan diplomatique, elle résista aux pressions de Philippe II d'Espagne et du pape qui la poussaient à reprendre les guerres de religion.

A partir de 1567, la révolte des protestants commandée par Condé et Coligny qui manquent de l'enlever avec le roi, l'amena à changer de politique. Elle organisa la défense du pays avec la plus grande énergie, fit battre les rebelles à Jarnac (mars 1569) et à Montcontour (le 3 octobre) où furent respectivement tués Condé et d'Andelot, le frère de Coligny. Puis elle traita avec les calvinistes à Saint-Germain le 8 août 1570 où, en signe de réconciliation, on projeta le mariage de sa fille Marguerite avec Henri de Bourbon, roi de Navarre (futur Henri IV).

Enfin, elle accepta que l'amiral Coligny entre au conseil (1571). Celui-ci eut très vite un ascendant considérable sur le faible Charles IX qu'il incitait à la guerre contre l'Espagne.

La reine mère qui craignait d'être écartée du pouvoir et redoutait les conséquences d'un conflit éventuel, organisa l'assassinat de Coligny à un moment où l'on venait de célébrer le mariage de sa fille (le 18 août 1572) et où se trouvait pour l'occasion un grand nombre de protestants dans Paris. Une première tentative ayant échouée le 22 août, Catherine de Médicis donna tout pouvoir aux Guise pour se débarrasser des huguenots. Le massacre de la Saint-Barthélémy (24 août 1572) se traduisit par la mort de plusieurs milliers de protestants tant à Paris qu'en province.

A partir de l'avènement de Henri III en 1574, la reine mère consacra des efforts à maintenir la paix entre le roi et son frère le duc d'Alençon (paix de Monsieur de mai 1576) et avec Henri de Bourbon (traité de Nérac de février 1579). Elle ne joua aucun rôle dans l'assassinat des Guise à Blois en décembre 1588.

Elle mourut le 5 janvier 1589, après avoir assuré la survie de la monarchie au terme de trente années de luttes incessantes, et inhumée à Saint-Denis, au coté de son mari.

Retour