Charles d’Orléans, comte d’Angoulême (1459-1496)

Père de François 1er

Charles d'Orléans, comte d'Angoulême (1459 1496 ), père de François 1erCharles d’Orléans, comte d’Angoulême (Capétien, branche des Valois-Angoulême), fils de Jean d’Orléans (surnommé Le Bon Comte Jean) et de Marguerite de Rohan, nait en 1459. Agé de neuf ans à la mort de son père, il reste sous la tutelle de sa mère, à qui le roi Louis XI donne pour coadjuteur honoraire, en 1475, Yves du Fou, gouverneur d’Angoumois. D’après les chroniques de l’époque un mariage est envisagé avec Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire et d’Isabelle de Bourbon. En réalité Marie épousera (20 août 1477) Maximilien d’Autriche. Un autre contrat de mariage pour Charles, comte d’Angoulême est proposé avec Charlotte, fille du duc de Brabant, comte de Nevers, contrat qui lui aussi ne fut pas suivi d’exécution, nous ne savons pour quel motif.

Charles d'Orleans, comte d'Angouleme et Louise de Savoie vers 1496 par Robinet TestardFinalement le comte d’Angoulême épouse, par contrat du 16 février 1487, Louise de Savoie, fille de Philippe II, dit sans Terre, comte de Bugey et seigneur de Bresse, puis duc de Savoie, et de Marguerite de Bourbon. Cette princesse lui apporte en dot trente-cinq mille livres.

La vie du comte Charles d’Orléans est assez courte et peu remplie de faits militaires. Il fait cause commune avec son cousin Louis II d’Orléans (futur Louis XII) et prend les armes en 1485. Charles tient tout le pays autour de la Charente. Comme Dunois à Parthenay, qui avait réuni un grand nombre de gens sans aveu  et de vagabonds, Charles met des troupes sur pied et fortifié Cognac, où il réside, ainsi que la place d’Angoulême. Il incline vers la paix et travaille à rapprocher les partis. Il n’est pas sans inquiétude lorsqu’il apprend que Charles VIII et sa sœur Anne de Beaujeu se préparent à entrer en Guyenne pour réduire la ligue des seigneurs. Le roi arrive bientôt à Poitiers. Sur le parcours de son voyage de Poitiers à Blaye, il reçoit la soumission du comte d’Angoulême, qui l’avait rejoint à Bourg (auj. Bourg-Charente).

Le duc Louis II d’Orléans participe à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier le 28 juillet 1488 et est battu et fait prisonnier. Le comte Charles se hâte d’intercéder pour le chef de sa maison. Il dépêche dans ce but deux de ses gentilshommes auprès du roi pour demander sa délivrance, mais ses lettres restent longtemps sans effet, et le duc n’est délivré qu’après trois ans de captivité, le 27 juin 1491.

Le comte Charles, armé chevalier à l’assaut d’Avesnes, reçoit de Charles VIII le gouvernement de la Guyenne (1489). A l’époque du mariage du roi avec Anne de Bretagne, en 1491, il se rend à Paris pour assister à l’entrée solennelle de la reine. L’expédition de Naples (première guerre d'Italie, 1494-1497) appelle bientôt au delà des Alpes l’élite de la noblesse française. Le comte d’Angoulême se prépare à suivre le duc d’Orléans, qui précède le roi en Italie, lorsqu’il reçoit l’ordre de ne pas quitter le royaume. Toutes les instances fréquemment renouvelées pour obtenir la levée de cette défense sont vaines. Charles doit se résigner et se borne à aider les princes et l’armée de secours en argent. Après la bataille de Fornoue du 6 juillet 1495, il envoie quarante mille francs à son cousin le duc d’Orléans enfermé dans Novare. Charles VIII, ayant perdu ses bagages manque de tout à son arrivée à Asti. Il est heureux de trouver cette somme. Il s’en empare et poursuit sa route d’Asti à Verceil pour rentrer bientôt en France.

Le comte d’Angoulême meurt à Château Neuf sur Charente (Auj. Châteauneuf-sur-Charente), à l’âge de trente-sept ans, le 1er janvier 1496, des suites d'un chaud et froid. Son corps est enterré dans l’église cathédrale de Saint-Pierre d’Angoulême, auprès de celui de son père, et son cœur, porté aux Célestins de Paris, prend place auprès du cœur du comte Jean, dans la chapelle d’Orléans. Ces précieux restes y seront conservés religieusement jusqu’en 1792. Son fils François (futur François 1er), âgé de deux ans, devient Comte d’Angoulême.

En plus des deux enfants légitimes, Marguerite et François, avec son épouse Louise de Savoie, Charles laisse trois filles naturelles. Deux avec une première maitresse Jeanne de Polignac : Jeanne (?-1538), bâtarde d’Angoulême, comtesse de Bar-sur-Seine et épouse du sieur de Givry, légitimée par Louis XII sous le nom de Jeanne d'Orléans, et Madeleine (1476-1543), bâtarde d’Angoulême, abbesse de l'abbaye de Saint-Ausone d'Angoulême, puis de Farmoutier et de Jouarre, et meurt le 26 octobre 1543, âgée de soixante-sept ans, après avoir mis la Réforme dans différents monastères. Une fille avec Jeanne Conte ou Lecomte,prénommée Souveraine, légitimée par lettres du mois de mai 1521, épouse en 1512 Michel Gaillard de Longjumeau, seigneur de Chagny, panetier du roi, et meurt en 1551.

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