Charles de Lorraine (953-991)

Duc de Basse Lotharingie de 977 à 991

Charles de Lorraine et son frère LothaireCharles de Basse Lotharingie nait à Laon durant l'été 953 , fils de Louis IV d’Outremer, roi de France, et de Gerberge de Saxe. On le nomme également Charles de Lorraine, bien que la Lorraine corresponde à la Haute Lotharingie alors qu’il était duc de Basse Lotharingie. Mais les ducs de Lorraine descendants des Carolingiens par son intermédiaire le considèrent comme duc de Lorraine à part entière afin d’appuyer leurs prétentions. D’ailleurs, les ducs prénommés Charles par la suite, se numérotent à partir de lui.

Il est probablement investi de la puissance royale en Bourgogne, et doit régner conjointement avec son frère Lothaire, mais ce dernier le dépouille de ses fonctions dès sa majorité.

Il épouse en première noce vers 970 une fille de Robert de Vermandois, comte de Meaux et de Troyes. Il se remarie vers 975 avec une Adélaïde, d’origine obscure car fille d’un vassal de Hugues Capet.

Une troisième épouse lui est également attribuée, il s’agit de Bonne d’Ardennes , fille de Godefroi le Captif, comte de Verdun, et de Mathilde de Saxe

L’empereur Otton II ayant exclu de leur héritage paternel les comtes de Mons Régnier IV et Lambert 1er, son frère, Lothaire l’envoie, en 976, joindre avec une armée celle que Hugues Capet et Otton de Vermandois avaient fait marcher au secours des comtes.

Une grande bataille, qui reste indécise, est livrée devant Mons. Peu de temps après, Otton II ayant rendu Mons aux deux comtes, Charles se trouva encore plus aigri.

En 977, il accusa l’épouse de Lothaire, la reine Emma d’Italie, d’infidélité avec l’évêque de Laon Adalbéron. Le concile de Sainte Macre réuni à Fismes absout les accusés, faute de preuve, mais Charles, qui entretient les rumeurs, est chassé du royaume et se réfugie à la cour de son cousin l’empereur Otton II. Rendant hommage à l’empereur, ce dernier, tout en lui promettant de le couronner dès que Lothaire serait écarté du trône, lui donne le duché de Basse Lotharingie.

Au mois d’août 978, Lothaire monte une expédition contre Otton II, et prend Aix-la-Chapelle, mais ne peut s’emparer ni de Otton, ni de Charles.

En représailles, Otton II, accompagné de Charles, envahit la France en octobre 978, ravage les régions de Reims, Soissons et Laon. Lothaire doit s’enfuir, et Charles est proclamé roi des Francs à Laon par l’évêque Thierry 1er de Metz, cousin germain le l’empereur Otton 1er. Otton poursuit Lothaire jusqu’à Paris, où il se retrouve face à l’armée d’Hugues Capet. Le 30 novembre 978, Otton et Charles, incapables de prendre Paris, lèvent le siège de la ville et font demi-tour.

L’ost royal les poursuit, reprend Laon, et oblige Charles et Otton II à s’enfuir et à se réfugier à Aix la Chapelle.

A partir de ce moment Charles est de fait exclu de la succession du royaume de France. Sa participation aux entreprises d’Otton, le fait qu’il se soit reconnu son vassal sur des terres revendiquées par son frère, le font considérer comme un traître à sa lignée et indigne du royaume. De ce fait, à la mort de Lothaire en 986, les grands du royaume choisissent pour lui succéder son fils Louis V. À la mort de Louis V, Charles se pose comme candidat, mais c’est Hugues Capet qui est choisi.

Cependant, il continue à lutter contre le Capétien, et réussit même à lui reprendre les villes de Laon en mai 988 et Reims au début de l’automne 989. Le 29 mars ou le 2 avril 991 (jour des Rameaux), il est capturé d’une manière perfide par l’évêque Adalbéron de Laon. Ce dernier le livre à Hugues Capet qui le fait enfermer d'abord à Senlis puis à Orléans, où il meurt le 12 juin 991.

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