Marie Leszczyńska (1703-1768)
Reine de France et de Navarre de 1725 à 1768 par son mariage avec Louis XV
Aristocrate polonaise, elle est la seconde fille de Stanislas 1er Leszczyński, roi élu de Pologne, dont la famille portait les armes du clan Wieniawa et de Katarzyna Opalińska (Catherine Opalińska). Elle est devenue reine de France et de Navarre par son mariage avec Louis XV, en septembre 1725, et par son fils le dauphin Louis, elle est la grand-mère de trois rois de France, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X mais aussi l'ancêtre de la Maison ducale de Parme dont sont issus le roi Philippe VI d'Espagne et le grand-duc Henri de Luxembourg.
Pieuse et généreuse mais peu au fait des intrigues de la cour, elle est une figure effacée de la cour de Versailles et est reléguée dans l'ombre par le nombre des maîtresses royales et en particulier par la plus importante, Madame de Pompadour.
La discrète Marie Leszczyńska apparaît comme l'une des souveraines les plus atypiques de notre histoire de France. Fille du roi élu de Pologne, Stanislas Ier Leszczyński, elle y passe son enfance et reçoit une excellente éducation. Lorsque son père est détrôné, elle quitte le pays pour connaître l'exil et gagner un trône. On songea alors au prince de Schwarzenberg, noble de Bohême, mais celui-ci préféra une candidate plus argentée. La jeune femme fut alors convoitée par le marquis de Courtanvaux, petit-fils de Louvois, mais le roi Stanislas refusa à nouveau un prétendant qui n'était pas duc.
A l'époque, Louis XV a quinze ans, souvent malade et fiancé à l'infante-reine Marie-Anne-Victoire d'Espagne qui n'a que cinq ans. Les ministres et notamment l'abbé de Fleury (futur cardinal), grand rival du duc de Bourbon, sont préoccupés de donner un héritier à la couronne et cherchent une autre candidate qui serait en âge de procréer et docile. Dès lors, la fille de l'ex-roi de Pologne fait figure de fiancée idéale. Elle ne constitue pas un parti prestigieux, mais elle n'indispose personne et possède des atouts qui correspondent aux exigences du moment. Dotée d'un physique agréable, Marie n'est pas ce que l'on appelle une belle femme. Elle est discrète, religieuse sans être bigote.
Le choix est fait, le 2 avril 1725, le duc de Bourbon demande à Stanislas 1er Leszczyński sa fille en mariage au nom de Louis XV. Le 15 août 1725, le duc d'Orléans, premier prince du sang, épouse Marie Leszczyńska par procuration dans la cathédrale de Strasbourg, devant le cardinal de Rohan, grand aumônier de France. Le 4 septembre 1725, Marie rencontre Louis XV et, le lendemain, ils se marient à Fontainebleau.
Fidèle à sa réputation, le roi honore avec fougue et les chroniqueurs de l'époque n'ont pas tari d'éloges sur les élans de la nuit de noces. Marie découvre la vie de la cour de Versailles qui tranche avec l'austère cour de Varsovie.
Heureusement, Marie est féconde. Elle donne des jumelles au roi, Louise-Élisabeth et Anne-Henriette, (Madame Première et Madame Seconde), puis une autre fille, Marie-Louise (Madame Troisième, morte en bas âge) et ensuite deux garçons, Louis (dauphin, père des derniers rois de France (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) et Philippe, duc d’Anjou (mort en bas âge). Cinq autres filles viendront compléter ce tableau famailial, Marie-Adélaïde (Madame Quatrième), Victoire-Louise-Marie-Thérèse (Madame Cinquième), Sophie-Philippine-Élisabeth-Justine (Madame Sixième), Thérèse-Félicité (Madame Septième), Louise-Marie (Madame Huitième).
Louis XV tente de replacer son beau-père sur le trône de Pologne mais c'est finalement la Lorraine qui lui sera cédée. Le traité de Vienne de 1738 stipule qu'à la mort de Stanislas 1er Leszczyński, la Lorraine reviendra au roi Louis XV et donc à la France et cessera de relever du Saint-Empire romain germanique, ce qui aura lieu en 1766 avec la création du Grand-gouvernement de Lorraine-et-Barrois.
Le roi se lasse vite de cette épouse trop sage. En réalité Marie Leszczyńska lui refuse l'entrée de sa chambre, par crainte d'une onzième grossesse qui, selon les médecins, lui aurait été fatale, ce qu'elle n'ose révéler à son mari. Malgré une réconciliation maladroite après la maladie du roi à Metz en 1744, ce délaissement est définitif.
Louis XV prend de nombreuss maîtresses donc certaines occupent une place importante à la cour. C'est notamment le cas de la marquise de Pompadour que la reine n'apprécie guère. Cependant, elle garde discrétion et dignité, entretenant même pendant vingt ans des relations correctes avec elle.
Marie Leszczyńska n'a pas voix au chapitre en ce qui concerne les affaires de l'Etat. Délaissée par son époux, elle se contente d'obéir aux règles du protocole (l'étiquette), de paraître lorsque cela est nécessaire et de prier pour implorer la clémence de Dieu. Cependant grande amatrice de musique et de peinture, elle est la véritable mécène de la culture à la cour. Elle contribue, avec sa bru Marie-Josèphe de Saxe (seconde épouse du Dauphin), à faire venir à Versailles des artistes de renom.
Mais sa principale occupation est d'être présente pour ses enfants qu'elle adore, même s'il lui arrive de corriger le dauphin. Elle inculque à ses filles des valeurs qui lui sont chères comme la modestie et la charité.
La reine Marie Leszczyńska meurt le 24 juin 1768, au Château de Versailles, à l'âge de 65 ans. Son corps est inhumé à la basilique Saint-Denis, tandis que son cœur repose auprès de ses parents, en l'église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy.
Louis XV commence une nouvelle relation avec la comtesse du Barry. La reine Marie Leszczyńska fut peut-être la plus mélancolique de toutes les reines de France, elle fut en tout cas une des plus malheurueuses.