Marguerite de Valois (1553-1615)
Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot, reine de Navarre en 1572, puis reine de France en 1589 lorsque son époux accède au trône de France sous le nom de Henri IV.
Née au château de Saint-Germain-en-Laye, elle est le septième enfant de Henri II et de Catherine de Médicis. Elle est baptisée dans la religion catholique et a comme marraine sa tante paternelle, Marguerite de France, fille de France, future duchesse de Savoie (d'où le choix de son prénom) et comme parrain le prince de Ferrare Alphonse II d'Este. Trois de ses frères devinrent rois de France : François II, Charles IX et Henri III. L'une de ses sœurs, Élisabeth de France, fut la troisième épouse du roi Philippe II d'Espagne ; l'autre, Claude de France, fut mariée au duc Charles III de Lorraine.
Dés son plus jeune âge, Marguerite de Valois connaît le luxe propre à la cour de ses parents. Elle est surnommée Margot et fait l'objet de toutes les attentions. Elle apprend bien sûr les langues mais elle s'intéresse aussi aux sciences, ce qui n'est pas courant pour une princesse de l'époque. Très préoccupée par sa beauté, elle a tendance à se laisser guider par ses sens et manque de jugement dans ses actes. On murmure qu'elle est initiée très jeune aux jeux de l'amour. Catherine de Médicis est soucieuse par l'évolution de sa fille et s'attache à lui trouver, très vite, un parti digne de son nom.
Le frivole Margot est encore loin de s'imaginer que sa mère veut en faire l'instrument d'une réconciliation entre les religions du royaume. Malgré tous les dangers qui pésent sur cette union "contre nature", le mariage de Marguerite et Henri de Navarre, de confession protestante, est célébré le 18 août 1572.
Comme de coutume à la cour des Valois, les fêtes sont brillantes et comblent Margot par leur démesure. Henri est contraint d'abjurer et demeure trois ans au Louvre où il se sent prisonnier. Pendant que le prince trompe son ennui en satisfaisant son goût pour la chair, Margot fait de même en se prenant de passion pour les grands comme les humbles. Ses frasques gênent la cour, mais on lui pardonne tout. De son côté Henri finit par fuir le Louvre. Il revient à la foi protestante et lutte contre la famille de sa propre épouse. Chacun des époux mène librement sa vie faite de rencontres. Si la chose n'étonne guère pour un homme, elle choque beaucoup plus pour une femme et Margot acquiert une réputation sulfureuse. Henri décide de l'établir dans la forteresse d'Usson qui ressemble plu à un prison qu'à une résidence.
La mort de son frère Henri III boulverse son destin. A condition d'abjurer et d'embrasser la foi catholique, Henri de Navarre devient roi de France. Devenu Henri IV, le monarque se préoccupe d'assurer sa descendance et reproche à Margot de ne pas lui avoir donné d'enfants. On prétend que ses débordements l'ont rendue stérile, mais Margot n'entend pas se laisser faire.
Le reine demeure à Usson où elle se livre aux jeux, à la lecture et à la fréquentation assidue de ses amants. A la mort providentielle dans la nuit du 9 au 10 avril 1599 de Gabrielle d'Estrées, elle finit par consentir à l'annulation de son mariage avec Henri IV. C'est chose faite le 17 décembre 1599 et la voie est désormais libre pour le roi qui désire épouser Marie de Médicis. Henri IV hésite à la laisser revenir à Paris, mais Margot aime trop la vie de fêtes pour demeurer longtemps encore dans sa forteresse. Elle revient en 1605 en Ile-de-france et participe à la vie de la cour.
Occupant une place inédite dans l'histoire des reines de Frane, elle a le temps d'assister à l'assassinat de son ex-époux, à la régence de Marie de Médicis et au début du règne de Louis XIII, dont elle a fait son héritier. Elle meurt le 27 mars 1615 à l'âge de soixante-deux ans, sans avoir jamais quitté la vie de la cour et ses fêtes brillantes qu'elle affectionnait tant.