Marie de Médicis (1573-1642)

Reine de France et de Navarre de 1600 à 1610 par son mariage avec Henri IV, et régente de 1610 à 1614.

Marie de Médicis

La fille du grand-duc François-Marie 1er de Toscane en veut dès son enfance à son père d'avoir refait sa vie avec une nouvelle épouse et délaissé ses enfants. Marie est ambicieuse et se sent taillée pour un grand destin d'autant plus que certains membres de son entourage ne cessent de le lui rappeler. Parmi ses proches, une certaine Léonora Caligaï possédé un grand ascendant sur la jeune fille. Obstinée, Marie refuse les partis qu'on lui propose. Elle les juge trop modestes à ses yeux.

Marie est une assez belle jeune femme, dotée d'un teint pâle à la mode de l'époque et de beaux cheveux blonds.

Survient alors l'épisode de la négociation de l'importante dette de la cour de France envers les Médicis. De l'argent à la politique, il n'y a qu'un pas et de la politique à l'amour, il ne faut guère s'encombrer de scrupules. Le principe d'une union du roi de France, Henri IV, avec Marie est rapidement acquis. La jeune femme accepte la perspective d'un fastueux mariage et son arrivée en France, immortalisée par une suite de toiles signée Rubens, en 1600 ne la déçoit pas.

A vingt-huit ans, elle donne un premier fils au roi, un héritier au trône, prénommé Louis, futur Louis XIII. Viendront par la suite de cinq autres enfants, Elisabeth, Christine, Monsieur d'Orléans prénommé à tort Nicolas, Gaston et Henriette-Marie.

Marie se plaît dans son rôle de reine, même s'il lui faut supporter un voisinage gênant avec les maîtresses et les bâtards de son mari. Marie sait qu'il faut composer pour conserver sa place et tente de donner le change. Le plus difficile pour la reine est de faire face aux quolibets de certaines dames de haut lignage qui ne voient en elle qu'une grosse banquière de Florence.

La mésentente entre les époux croît au fil des années mais Marie réussit à ne pas se faire chasser de la cour. Elle oeuvre à la domination du catholicisme et se lance dans de folles dépenses afin d'assouvir sa passion pour les belles toilettes et les bijoux de valeur.

Le 13 mai 1610, en la basilique Saint-Denis, elle réussit enfin à se faire couronner. Mais le lendemain de la cérémonie, le roi est assassiné par Ravaillac. Louis devenu Louis XIII n'a encore que neuf ans, aussi le parlement confie la régence à Marie qui malheureusement n'a rien du génie politique en comparaison avec d'autres régentes comme Catherine de Médicis ou Blanche de Castille.
On lui reproche pêle-mêle son entourage, le fait d'être étrangère, son goût pour le luxe, sa paresse et son manque de tolérance religieuse. Elle poursuit néanmoins sa politique en célébrant la majorité de son fils, réunissant les états généraux et unissant le roi à Anne d'Autriche.

Maladroite, elle sous-estime son fils qu'elle ne juge pas digne de régner. Petit à petit, Marie assiste à la déliquescence de son pouvoir. Ses protégés Concini et Caligaï sont éliminés sans qu'elle puisse rien faire pour eux.

De son côté, Louis XIII laisse le pouvoir à son favori, le cardinal de Richelieu, et Marie se retrouve reléguée au château de Blois. C'est le début d'un long conflit qui oppose la mère et le fils. Parfois ils semblent se rapprocher, mais c'est chaque fois pour mieux s'affronter par la suite. Louis XIII s'appuie sur le cardinal de Richelieu pour éloigner définitivement sa mère, cette intrigante de la cour.

Marie connaît dès lors une vie d'errance et de difficultés financières qui la mène de Bruxelles en Angleterre en passant par la Hollande. Elle caresse l'espoir de rentrer un jour en France, mais Louis XIII préfère la voir retourner à Florence. C'est finalment à Cologne qu'elle achève sa route.

Elle tombe malade en juin 1642, et meurt d'une crise de pleurésie dans le dénuement le plus total le 3 juillet 1642. Son corps est ramené à Saint-Denis, sans grande cérémonie, le 8 mars 1643.

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