Chambrun, Comte René de (1906-2002)
Avocat, homme d'affaires, français
Le comte René de Chambrun de son vrai nom René Aldebert Pineton de Chambrun (23 août 1906 Paris - 20 mai 2002 Paris) fut un avocat d'affaires français. Il était le fils de Jacques Aldebert de Chambrun (1872-1962), général de corps d'armée, et descendait de La Fayette par sa grand-mère paternelle. Sa mère Clara Elenor Longworth (1873-1954), citoyenne américaine, écrivain spécialiste de Shakespeare était la sœur de Nicholas Longworth (1869–1931), membre éminent du parti républicain, gendre de Theodore Roosevelt et président (1925-1931) de la Chambre des représentants des États-Unis. De ce fait il possédait la double nationalité française et américaine.
Il fait ses études au collège Stanislas de Paris. Il est licencié ès lettres, docteur en droit, diplômé de l'École libre des sciences politiques. Il se spécialise dans le droit international et devient avocat à la Cour d'appel de Paris et au barreau de New York. Membre du Stade français CASG Paris, il est sélectionné pour la finale de rugby du Championnat de France contre le Stade toulousain, le 13 février 1927 mais malade, il décline sa sélection.
De 1929 à 1934 il vit aux États-Unis. En 1931, il fait visiter les États-Unis au maréchal Pétain, qu'il connaît depuis son enfance, venu avec son père le général de Chambrun représenter la France au 150e anniversaire de la bataille de Yorktown. En 1934, il s'installe en tant qu'avocat à Paris. Le cabinet de Chambrun et associés devint très vite un important cabinet d'avocats d'affaires.
Le 19 août 1935, il épouse à Sainte-Clothilde, Josée Laval (2 avril 1911 Paris- 9 janvier 1992 Paris), fille unique de Pierre Laval. La même année, il achète à son cousin Louis de Lasteyrie, le château de La Grange-Bléneau à Courpalay qui avait appartenu à La Fayette. Sa femme et lui le restaurèrent avec soin.
Mobilisé en août 1939, comme lieutenant au 162e régiment d’infanterie de forteresse, il est affecté en novembre comme officier de liaison au corps expéditionnaire anglais. Le 27 mai 1940, il est nommé capitaine et attaché militaire adjoint à Washington. Il rentre en France fin août 1940 et rencontre le maréchal Pétain. Il a prétendu qu'il avait obtenu de Roosevelt l'envoi de vivres en zone libre si le maréchal acceptait de faire une déclaration en faveur des États-Unis et fait cesser les attaques contre l’Angleterre. Il repart quelques jours après avec sa femme et fait une tournée de conférences dans les principales villes américaines. Il rentre en France en février 1941, son beau-père ayant été évincé du pouvoir en décembre 1940.
Proche de son beau-père, il rencontre fin mars 1942, le maréchal Pétain à Vichy, ce qui aurait pu avoir une influence sur le retour de Pierre Laval au pouvoir. À la Libération, il se cache quelque temps avec sa femme dans les environs de Paris, mais n'ayant pas eu une part active dans la vie politique malgré leurs nombreuses relations mondaines avec le milieu vichyste, ils ne sont pas inquiétés, la Justice n'ayant rien à leur reprocher. Il prépare les axes de la défense de son beau-père avec Maître Baraduc.
Après-guerre, il se fait le défenseur ardent de la mémoire de Pierre Laval, en publiant de nombreux ouvrages. Il confie une partie de ses archives sur son action et celle de Pierre Laval pendant la guerre à la Fondation Hoover. Sans postérité, il crée avec sa femme la Fondation Josée-et-René-de-Chambrun. En 1960, il succède à son père comme président cristalleries de Baccarat dont il fut l'actionnaire majoritaire et qu'il apporta à la fondation.
Il meurt le 20 mai 2002 à Paris et est inhumé avec sa femme Josée, Pierre Laval et l'épouse de ce dernier, au cimetière du Montparnasse à Paris.
Source : Mémoires de guerre