Jean Louis François Xavier Darlan (1881 - 1942)

Amiral, homme politique français

Francois Darlan (1881-1942)Né à Nérac le 7 août 1881 (Lot-et-Garonne) - Assassiné le 24 décembre 1942 à ALGER, ALGÉRIE.

Fils de ministre, Jean-Louis Darlan entre à l’Ecole navale en 1899 et en sort en 1901.

Aspirant de 2e classe le 1er août 1901.

Aspirant de 1re classe le 5 octobre 1902.

Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1904

 

Lieutenant de vaisseau au 1er janvier 1912.

 

Durant la première guerre mondiale il commande une batterie terrestre de canonniers marins.
 

2 octobre 1914: arrivée à Toul du LV Darlan et du premier détachement de canonniers-marins destinés à armer 12 canons de Marine de 16cm envoyés pour assurer la défense de la place

Octobre 1914: construction de batteries casematées à Lucey, Jaillon, Villey-Saint-Etienne, Romont

Novembre 1914: LV Darlan assure le commandement de la pièce du Bois de Vignot qui tire sur les routes d'accès à Saint-Mihiel

Juin 1915: occupe la position du Bois de la Lampe devant Nancy

Juillet 1915: dirige la construction et l'armement de la pièce de 16cm des Bois Communaux de Fulleren (objectif gare de Waldighofen), pièce transférée ensuite au Bois de Carspach (défense de Belfort contre les pièces à longue portée allemandes)

Au début 1916, commande la 8° Batterie de canonniers-marins qui a un canon de 14cm et deux canons de 16cm entre Reims et Soissons

En mai 1916, engagé à Verdun (pièce des Bois Bourrus)

Au printemps 1917, commande un groupe constitué des 2° et 6° batteries mobiles de 16cm , d'une pièce fixe de 14cm et d'une pièce fixe de 16cm dans les secteurs des 5° et 10° Armées

De juillet à octobre 1917: coordonne l'action des 3°, 4°, 5° et 8° batteries mobiles de 16cm et de huit canonnières fluviales armées de canons de 10 et 14cm lors de l'offensive des Flandres de la I° Armée française agissant à la gauche des Armées britanniques

Fin 1917: envoyé dans le secteur de Saint-Quentin avec 1°, 9° et 10° batteries mobiles de 16cm

Début 1918: commande le 4° Groupe en réserve à Villenauxe en attente de l'offensive allemande

24 mars 1918: le 4° Groupe avec les 3°,10° et 12° batteries mobiles de 16cm est engagé vers Noyon puis Carlepont: nombreux tirs jusqu'en juin 1918

9 juin 1918: le 4° Groupe est engagé dans la bataille du Matz, repli dans des conditions très difficiles

De septembre 1918 à la fin de la guerre: le Capitaine de Corvette Darlan commande le 4° Groupe composé des 6°, 10°, 12°, 17° et 18° batteries mobiles de 16cm qui sont engagées au profit de la II° Armée française et de la I° Armée américaine en Woëvre et Meuse lors des offensives de Saint-Mihiel et de Meuse-Argonne.

Le Lieutenant de Vaisseau puis Capitaine de Corvette Darlan a été cité à quatre reprises durant la guerre, 2 fois en 1915 et 2 fois en 1918

Capitaine de corvette le 11 juillet 1918

Capitaine de frégate le 1er aout 1920

Capitaine de vaisseau le 17 janvier 1926.

De 1926 à 1934 il est chef de cabinet de Georges Leygues, ministre de la Marine,

Contre-amiral le 18 novembre 1929

Vice-amiral le 4 décembre 1932

Il commande l’escadre de l’Atlantique en 1934

Au lendemain de l’avènement du Front populaire, ses attaches avec le milieu du centre-gauche par son père et par ses passages dans les cabinets de Georges Leygues et Albert Sarraut. le désignent comme candidat aux fonctions de Chef d’état major général et devient le 1er janvier 1937 chef d’Etat-major général de la Marine. Prenant le commandement des forces maritimes françaises il pousse l’entraînement de la Flotte au maximum.

Le 24 juin 1939 il est fait Amiral de la Flotte, un titre créé pour lui et en septembre 1939 commandant en chef des forces maritimes françaises

Sa stratégie se fonde sur l’engagement. Dans les conférences internationales de "l'entre-deux -guerres", Darlan défend vigoureusement le droit pour la France de disposer d'une flotte puissante face aux prétentions des Britanniques qui auraient voulu que la flotte française soit réduite au niveau de la flotte allemande ou à celui de la flotte italienne.

L’amiral Darlan fait créer de nouvelles unités navales, tout se en tissant une sorte de réseau occulte, les ADD (Amis de Darlan). Il choisit, fait nommer les nouveaux amiraux, contrôle les avancements. La plupart des amiraux et capitaines de vaisseaux dans ce cercle lui vouent une grande admiration.

En 1939, grâce à Darlan, la France possède l'une des plus puissantes marines de son Histoire, même si elle manque de moyens aéronavals, la flotte française est la 4e du monde (derrière celles de la Grande-Bretagne, des États-Unis et du Japon).

En juin 1940, ses ordres empêchent que des bâtiments ne tombent aux mains de l’ennemi lors de la débâcle. Alors que dans les semaines précédentes il prévoyait de faire rejoindre l’Angleterre à la Flotte française, le maréchal Pétain après l’armistice lui propose le poste de ministre de la Marine dans son gouvernement.

Devenant Ministre de la Marine le 16 juin 1940 il commande l’unique formation militaire qui soit resté intacte, la Marine.

Le 10 février 1941, il succède à Pierre-Étienne Flandin comme chef du gouvernement.

Il devient même le successeur désigné du Maréchal par l’acte constitutionnel 4 ter du 21 févier 1941.

Vice-président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et de l’Intérieur le 9 février 1941, il tente de préserver les intérêts français par une politique ambiguë envers les Allemand.

L’amiral Darlan, en échange d’une collaboration économique et militaire avec l'Allemagne, espère obtenir une refonte de l’armistice.

Pour lui, la guerre devrait à la longue être épuisante pour le Royaume-Uni, et celui-ci devrait finalement abandonner l'Europe continentale aux Allemands.

La France serait, selon lui, appelée à vivre longtemps encore sous la domination allemande.

La collaboration avec l'Allemagne est, lui semble t-il, la moins mauvaise solution.

Il dirige le gouvernement jusqu’en avril 1942, jour où il doit démissionner sous la pression des Allemands qui souhaitent voir Pierre Laval prendre sa place.

Il devient alors Commandant en chef des forces françaises. (Armées de Terre, de l'Air et de Mer).

En tournée d'inspection en AFRIQUE FRANCAISE, l'Amiral DARLAN commandant en chef des forces militaires arrive à Oran où il dépose une gerbe au cimetière militaire de MERS-EL-KEBIR et se recueille à l'emplacement où sombra "Le Bretagne".

Présent à Alger au chevet de son fils malade lors du débarquement allié du 8 novembre 1942, il négocie l’arrêt des combats et signe avec le général américain Clark les accords franco-américains qui font entrer en guerre les territoires français d’Afrique. Prend le titre de Haut-commissaire en Afrique française le 12 novembre 1942.

Reste dès lors le problème de la flotte de Toulon. Les Alliés espèrent son ralliement, les Alliés pressent l’amiral Darlan de lui ordonner d’appareiller, il sait qu’il a peu de chance d'obtenir le ralliement de l'amiral de Laborde, avec lequel il a un conflit personnel. Le 11 novembre il adresse un message à l’amiral de Laborde. Invoquant la rupture de l’armistice et l’absence de liberté du maréchal, il invite le commandant en chef à diriger la Flotte de haute mer vers l’Afrique française. Le lendemain, Darlan renouvelle son appel dans les mêmes termes. Il se voit opposer une fin de non recevoir.

Obéissant aux consignes de sabordage de 1940 (ordonnée par Darlan lui même) prévoyant le cas où une puissance étrangère essayerai de s'emparer des bâtiments français, l’amiral de Laborde ordonne le sabordage de la Flotte au matin du 27 novembre 1942 alors les Allemands envahissent le port de Toulon.

Le changement de camp de Darlan en novembre 1942 n'en a pas moins facilité la rentrée en guerre des forces françaises d'Afrique du Nord aux côtés des Alliés. Ainsi Roosevelt, mal informé et préoccupé par les ambitions dictatoriales supposées de De Gaulle, préfère prolonger la continuité de l’Etat français. Cependant, la position de l’amiral Darlan est précaire, du fait d'un manque de véritable reconnaissance internationale. Les gouvernements anglo-saxons doivent tenir compte de la réaction de leurs opinions publiques, de son passé au gouvernement de Vichy, ces éléments rendent impossible toute union de l'armée d'Afrique avec les Forces françaises libres.

En France, pour son changement de camp l’amiral Darlan est déchu de la nationalité française par le gouvernement de Vichy, décret du 27 novembre 1942 – JO de l’Etat français du 28 novembre 1942.

De plus en plus contesté, le 24 décembre 1942 à Alger, l’amiral Darlan est abattu en sortant de son bureau par un jeune étudiant, Fernand Bonnier de La Chapelle. Arrêté, celui-ci est jugé de manière expéditive par les subordonnés de Giraud, condamné à mort et exécuté. L’enquête est suspendue en 1943 pour « intérêts supérieurs ».

 

29 avril 1964 : Le corps de l'Amiral Darlan qui avait souhaité être inhumé dans ce cimetière militaire marin y fut transporté et enterré avec les honneurs militaires rendus sur décision de Charles De Gaulle, président de la République.

Cependant le règlement militaire stipulant que seul un commandant mort au milieu de ses hommes peut être enterré dans le même carré qu'eux, l'Amiral Darlan n'ayant pas trouvé la mort à Mers-El-Kebir, sa sépulture fut placée à gauche de la stèle, en dehors du carré des 1297 marins tués lors des attaques des 3 et 6 juillet 1940.

En novembre 2005, il a été constaté que sa tombe, ainsi que de nombreuses tombes de marins français et l'ossuaire du cimetière militaire, avaient été profanés.

Source : http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_darlan.htm

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