Philippe Pétain - Chronologie
Chef de l'Etat français de 1940 à 1944
24 avril 1856 : Naissance d'Henri-Philippe Pétain, maréchal de France et homme d'État.
Philippe Pétain s'illustre durant la Première Guerre mondiale lors de la bataille de Verdun. Il devient alors commandant des Forces françaises. Son succès lui permet d'accéder au poste de maréchal de France et de rentrer à l'Académie française. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il signe l'armistice avec l'Allemagne nazie, devient chef de l'État et aide à la déportation des juifs. Il est condamné pour haute trahison après la guerre et meurt en prison en 1951.
25 février 1916 : Pétain prend la direction des opérations à Verdun
Le général Pétain est nommé à la tête des opérations à Verdun et s’apprête à mettre en place la stratégie qui fera sa réputation. Optant pour la mise en place d’une "voie sacrée" qui relie le front à Bar-le-Duc, il aide par là l’armée à maintenir ses positions et à repousser l’ennemi. Il sera aussi l’auteur du "tourniquet" qui consiste en un roulement des troupes présentes sur le front, ce qui permet de ménager les soldats.
10 avril 1916 : "On les aura", ordre du jour mythique de Pétain
Alors que les troupes françaises subissent les attaques continues des Allemands, Pétain envoie son désormais célèbre ordre du jour se terminant par "Courage ! On les aura ! " L’ordre est en fait une félicitation et un encouragement à destination des soldats qui ont repoussé une attaque la veille. C’est aussi le début de revirement de la stratégie allemande dirigée par von Falkenhayn.
1 mai 1916 : Nivelle remplace Pétain
Le grand quartier général français (GQG) décide de changer de tactique à Verdun et pour cela, de commandement. Il a en effet trouvé en Pétain un excellent défenseur mais souhaite désormais quelqu’un de plus offensif pour mener la contre-attaque. C’est ainsi que ce dernier est remplacé par le général Nivelle.
14 juin 1940 : Les Allemands à Paris
La Wehrmacht entre dans Paris, vidé des trois-quarts de ses habitants. Le premier acte de l'occupant est d'ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine et de dresser le drapeau à croix gammée au sommet de l'Arc de triomphe. Le 17 juin, le maréchal Pétain, qui vient d'être nommé président du Conseil, demandera l'armistice. La capitale sera libérée le 25 août 1944.
16 juin 1940 : Pétain président du Conseil
Philippe Pétain, 84 ans, le vainqueur de Verdun et l'un des derniers maréchaux survivants de la Grande Guerre, est nommé président du Conseil, après la démission de Paul Reynaud. La moitié de la France étant occupée par les Allemands, il demande aussitôt l'armistice et installe son gouvernement à Vichy. En juillet, l'Assemblée nationale lui donnera les pleins pouvoirs. Pétain mettra alors fin à la République et instaurera, sous la devise "Travail, Famille, Patrie", un Etat nationaliste et autoritaire, dominé par les Allemands.
2 juillet 1940 : Le gouvernement Pétain s'installe à Vichy
A la suite de la signature de l'armistice avec l'Allemagne le 22 juin, le gouvernement français quitte Bordeaux pour Vichy en zone libre. Installé à l'hôtel du Parc, il est tout de suite nommé "gouvernement de Vichy". Le maréchal Pétain impose une modification de la Constitution qui aboutira le 10 à la création de "l'Etat français". La nouvelle devise de la France sera "Travail, Famille, Patrie".
10 juillet 1940 : Pétain instaure l'Etat Français
A 14 heures, le Parlement rassemblé au Grand-Casino de Vichy vote la fin de la IIIe République, par 569 voix contre 80 et 19 abstentions. Tous les pouvoirs reviennent au Président du Conseil, le maréchal Philippe Pétain âgé de 85 ans. Il prend en charge la rédaction de la nouvelle constitution appelée "Constitution de l'Etat français". Il y est stipulé que devront être garantis "les droits du travail, de la famille et de la patrie." Pétain prend le titre de chef de l'État français et instaure un régime autoritaire. Le 12 juillet, il désignera Pierre Laval comme vice-président du Conseil et successeur. L'Etat Français s'effondrera à la libération en août 1944.
24 octobre 1940 : Poignée de main entre Pétain et Hitler
Le maréchal Philippe Pétain rencontre Adolf Hitler dans son train blindé près de la gare de Montoire-sur-le-Loir. Pétain accepte de devenir l'allié des forces de l'Axe et s'oppose désormais à l'Angleterre. Leur pacte est scellé devant le monde entier par une lourde poignée de main. Le gouvernement de Vichy sera reconnu comme étant le seul gouvernement légal de la France. Cette entrevue a été organisée par Pierre Laval qui avait déjà rencontré le Führer le 22 octobre. Dans une allocution à la radio le 30 octobre, Pétain appellera tous les Français à la "collaboration".
13 décembre 1940 : Pétain renvoie Laval
Pierre Laval est démis de ses fonctions de vice-président du Conseil par le général Pétain qui lui assène : "Vous n'avez plus ma confiance". Pierre-Etienne Flandin le remplace. Accusé d'être trop impliqué avec l'Allemagne, Laval est arrêté par le général de La Laurencie et assigné à résidence. Cette arrestation rend Hitler furieux. Le Führer fait libérer Laval le 17. Ce dernier reviendra sur la scène politique française en avril 1942 pour consolider la politique de collaboration.
26 avril 1945 : Pétain se constitue prisonnier
Le maréchal Philippe Pétain quitte l'Allemagne, passe en Suisse et se rend aux troupes alliées. En 1940, il avait signé l'armistice avec l'Allemagne, installé son gouvernement à Vichy et commencé une politique de collaboration. En 1945, il sera condamné à mort par la Haute Cour, mais le général de Gaulle commuera sa peine en détention perpétuelle. Il mourra à l'île d'Yeu en 1951.
23 juillet 1945 : Ouverture du procès Pétain
Inculpé de crime de haute trahison pour avoir collaboré avec l'Allemagne de 1940 à 1945, le maréchal Philippe Pétain comparaît devant la Haute Cour de justice de Paris. Il se contente de donner lecture d'une déclaration liminaire et refusera de prendre la parole durant toute la durée de son procès. La confusion des débats ne permet pas de lever le voile sur les vraies responsabilités du maréchal et des institutions de la IIIème République pendant la collaboration. Pétain sera condamné à mort le 15 août, radié de l'Académie française et démuni de tous ses biens. Le général De Gaulle lui accordera la grâce présidentielle en commuant sa peine en détention à perpétuité. Incarcéré sur l'île d'Yeu, il y mourra six ans plus tard.