Louis XVIII (1755-1824)

Roi de France et de Navarre de 1814 à 1815, puis de 1815 à 1824

Portrait de Louis XVIII en habits de sacre par François GérardLouis Stanislas Xavier, né le 17 novembre 1755 à Versailles, est roi de France et de Navarre, sous le nom de Louis XVIII, du 6 avril 1814 au 20 mars 1815 et du 8 juillet 1815 à sa mort le 16 septembre 1824 à Paris. Petit-fils de Louis XV, fils du dauphin Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe, et d'abord comte de Provence, il prit, à l'avènement de son frère, Louis XVI, le titre de "Monsieur". 

Lorsque la Révolution éclata, il fut compromis dans la conspiration du marquis de Favras en 1790. Le 20 juin, pendant que Louis XVI fuyait sur Varennes, il gagnait secrètement Bruxelles, puis Coblence, où il se mit à la tête des Emigrés, comme lieutenant général du roi.

Marie Josèphe de Savoie par Alexandre Kucharsky 1790Après l'exécution du roi le 21 janvier 1793, il prit la régence au nom de son neveu, qu'il déclara roi sous le nom de Louis XVII, et, après la mort de celui-ci, le 8 juin 1795, il alla tenir sa cour à Vérone.

Les succès de la République, puis de Napoléon 1er, l'obligèrent à émigrer en divers pays. Le 13 novembre 1810, en Angleterre, il perdit sa femme Marie-Joséphine-Louise de Savoie, qu'il avait épousé le 14 mai 1771 et qui ne fut jamais reine de France. L'union fut aussi sans postérité.

Il avait cru obtenir de Napoléon, en 1800, la restitution de ses droits souverains ; mais en 1803, détrompé, lui-même avait dû repousser la proposition que celui-ci lui avait faite de renoncer au trône, moyennant compensation.

A la chute de l'Empire, à la suite des armées coalisées, il revint à Paris, où les intrigues de Talleyrand lui avaient préparé les voies. Proclamé roi de France le 6 avril 1814, il dut publier la déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814, et octroyer la Charte constitutionnelle du 4 juin 1814.

Le traité de Paris, qui réduisait la France aux limites de 1792, la politique réactionnaire de son favori, Casimir de Blacas d'Aulp, excitèrent un vif mécontentement, qui contribua au succés de Napoléon à son retour de l'Ile d'Elbe en 1815.

Louis XVIII s'enfuit et, sous le nom de "Comte de Lille", se réfugia à Gand pendant les Cent-Jours.

Une seconde fois rétabli sur le trône per l'étranger, après Waterloo, il dut accepter les conditions hulimiantes, les mesures réactionnaires de la Chambre introuvable, les crimes de la Terreur blanche, le décidèrent à dissoudre, le 5 septembre 1816, la Chambre. Le ministère Richelieu (Armand-Emmanuel de Vignerot du Plessis, duc de) et le ministère Elie Decazes semblaient diriger les affaires dans un sens libéral, tout en restant fidèles, à l'intérieur, à la Sainte-Alliance, quand l'assassinat de Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry le 14 février 1820, vint permettre aux Ultras d'imposer à la volonté affaiblie de Louis XVIII le deuxième ministère Richelieu, puis le ministère très réactionnaire de Villèle 1821, qui entreprit, en 1823, l'expédition d'Espagne pour le rétablissement de Ferdinand VII.

Louis XVIII, malade, atteint d'astériosclérose généralisée, dominé par sa dernière favorite et confidente Zoé Victoire Talon, comtesse du Cayla, mourut trois ans après, le 16 septembre 1824, conscient des dangers que courait sa dynastie, mais incapable d'y porter remède. Sans héritier, le trône revint à son frère Charles Philippe de France, comte d'Artois, plus connu sous le nom de Charles X.

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