Charles III le Gros (838-888)
Empereur d'Occident (881-887) puis Roi de France (884-887)
Né en 838, il est le troisième fils de Louis le Germanique et d'Emma de Bavière. Il meurt le 13 janvier 888 à Neidingen en Souabe et est inhumé au monastère de Reichenau situé sur une île du lac de Constance.
Charles le Gros, roi d'Alémanie depuis 876, était devenu roi d'Italie en 880. En février 881, répondant enfin à des missions répétées du pape Jean VIII, il se rendit à Rome pour y être sacré empereur, après avoir donné au pape les assurances que celui-ci réclamait à propos des droits et privilèges de l'Église romaine. Mais Charles le Gros ne fit rien contre les adversaires de l'Église, et cessa en fait de s'intéresser à l'Italie.
Dans les années suivantes, le hasard lui donna l'occasion de restaurer l'unité impériale, puisqu'il vit d'abord ses deux frères mourir sans héritier, Carloman de Bavière et Louis III le Jeune, ce qui lui permit de réaliser l'unité de toute la Germanie, en France orientale, et qu'il fut ensuite appelé par les grands de France occidentale à régner sur ce royaume. A la mort prématurée de Carloman II, frère de Louis III, et devant le danger normand et l'anarchie intérieure, les grands avaient écarté le fils posthume du deuxième mariage de Louis le Bègue, le jeune Charles le Simple, qui avait 5 ans, et fait appel à, Charles le Gros, qui reçut leur hommage à Ponthieu en juin 885. L'unité territoriale de l'empire (sauf une partie de la Provence) était restituée.
Malheureusement atteint de ce qu'on appelait alors le haut mal (l'épilepsie), il sera un souverain médiocre. Charles le Gros se révéla incapable aussi bien de repousser les Normands que de lutter contre les forces qui démantelaient l'Empire, et qui menaient en particulier à la création des principautés indépendantes. Ainsi à la mort de Boson, qui avait usurpé la royauté en Provence, son fils Louis fit bien hommage à l'empereur, mais c'était seulement en apparence que le royaume de Provence faisait retour à l'empire. Plusieurs grands se bornèrent à étendre leur puissance, par exemple la famille de Robert le Fort, avec Eudes, comte de Paris, mais d'autres se révoltèrent et cherchèrent à échapper au joug carolingien.
Le 11 novembre 887, Charles le Gros, que l'on dit "malade de corps et d'esprit", tient une assemblée à Tribur, en pays de Hesse, malade et abandonné de tous, il renonça à la couronne impériale. il peut se retirer en Souabe, où il mourut le 13 janvier 888. La dernière tentative pour rétablir l'empire carolingien avait échoué. Sollicité dans toutes les directions par la menace normande, les troubles italiens, les intrigues des grands des deux France, Charles le Gros n'avait obtenu aucun résultat : l'empire de Charlemagne était définitivement disloqué.
Avec Richarde de Souabe, épousé en 862, fille d'un certain comte du palais Erchanger, il n'a pas d'enfant. Toutefois, il est le père d'un certain Bernard de Germanie (v.870-v.891) qu'il a eu avec une concubine de basse extraction et qu'il a tenté de faire légitimer, sans succès devant l'opposition des évêques.