Second Empire
Régime impérial de la France de 1852 à 1870
Succédant à lui-même et devenu l'empereur Napoléon III, le 2 décembre 1852, Louis Napoléon consolide son pouvoir. Son prestige international est assuré par la victoire franco-britannique en Crimée, après une guerre de trois ans, et la signature du traité de Paris le 30 mars 1856. Une politique économique ambitieuse et le développement de grands travaux (chemins de fer, ports, défrichements ...) transforment l'aspect du pays et de sa capitale avec les gigantesques chantiers du Baron Haussmann. Mais les ambiguïtés de son soutien au prince Victor-Emmanuel II et à son ministre Cavour dans la réalisation de l'unité italienne (campagne de 1858 à 1859), à l'origine de la cession de Nice et de la Savoie à la France, et l'opposition à sa politique de libre-échange en 1860 avec le Royaume-Uni de Gladstone, obligent l'empereur Napoléon III à des concessions politiques et sociales. Alors que le régime s'engage dans une voie libérale, la guerre franco-allemande, mal préparée, provoque la chute du second Empire, le 2 septembre 1870, après la capitulation de l'armée française à Sedan. Deux jours après, le 4 septembre 1870, la IIIème République est proclamée.
Elu président en 1848, pour une durée de quatre ans, non rééligible, Louis Napoléon tente durant toute l'année 1851 de convaincre l'assemblée de procéder à une réforme constitutionnelle afin de rester au pouvoir. En vain, aussi le 2 décembre 1851, par un coup d'Etat, Louis Napoléon Bonaparte se débarrasse, sans ménagement de cette assemblée hostile à son endroit. Les mains libres, il met en place une nouvelle constitution promulguée le 14 janvier 1852, largement inspirée de la constitution de l'An VIII. Le prince-président reçoit un mandat présidentiel de dix ans, le cumul des charges de chef des armées, chef du gouvernement et responsable de la diplomatie. Il se garde le pouvoir législatif avec l'initiative des lois et le droit de véto. Face au pouvoir législatif deux assemblées sont contrôlées étroitement et ont des pouvoirs très réduits : le Corps législatif et le Sénat. Le Corps législatif et est composé de 260 députés élus pour 6 ans au suffrage universel masculin direct mais le découpage des circonscriptions et le système des candidats officiels favorisent les partisans de l'Empire. Il ne peut proposer ni amender les lois, et ne contrôle pas l'action des ministres. Il ne dispose d'aucune autonomie puisque son président est désigné par le gouvernement qui fixe également son règlement. Le Sénat est composé de 80 à 150 membres soit membres de droit (cardinaux - maréchaux - amiraux) soit nommés à vie par l'Empereur. Il peut prendre des sénatus-consultes pour adapter les institutions et vérifie la constitutionnalité des lois.
A suivre ...