Louis 1er le Pieux ou le Débonnaire (778-840)
Roi d'Aquitaine de 781 à 814, puis Empereur d'Occident de 814 à 840
Louis 1er est le troisième fils de Charlemagne, et son épouse Hildegarde de Vintzgau. Surnommé "le Pieux" ou "le Débonnaire", il hérite, en 814, à la mort de son père, d'un immense empire s'étendant de l'Elbe à la Catalogne.
Né à Casseneuil en 778 (ou Casseuil), couronné roi d'Aquitaine dès 781, il est un homme d'une puissante stature, sachant le latin et le grec, vigoureux et chasseur infatigable. Sa piété est légendaire et il entend gouverner son empire encore "barbare" selon les principes chrétiens. Mais il est un être impulsif, à la fois excessif et indécis, peu préparé à la tâche qui l'attend. Il s'entoure de prélats qui font bientôt de l'Eglise un Etat dans l'Etat.
Quand son père meurt le 28 janvier 814, l’empire s'étend des Pyrénées à la Saxe, de la pointe de la Bretagne au duché de Spolète. Il n'est pourtant pas inaliénable : en 806, et suivant la tradition franque, Charlemagne a prévu son partage entre ses trois fils. Mais deux de ses fils meurent prématurément, et l'unique survivant, Louis le Pieux, commence son règne par un coup de force sur Aix-la-Chapelle, siège de l'empire. Il se débarrasse des proches de son père, dont il continue cependant la politique, et organise avec l'aide de saint Benoît d'Aniane une vaste réforme des ordres monastiques consignées dans le capitulaire de 823-825 ; son souci principal n'est plus la conquête et l'organisation de nouvelles terres, mais le maintien des frontières existantes. En effet, les Normands menacent l'Ouest de l'Empire, des côtes de la mer du Nord à l'Atlantique. Apparus sur les côtes vers 800, ils gagnent Noirmoutier en 821, puis s'attaquent au Nord de l'Empire, et arrivent dans la vallée de la Seine en 840. En outre, à partir de 833, le souverain est confronté à la montée des ambitions et aux coteries des grandes familles, qui provoquent une situation anarchique.
Il se fait couronner empereur à Reims en 816 par le pape Étienne IV. L'année suivante, il se débarrasse de l'un de ses principaux opposants, son neveu Bernard d'Italie qui avait été nommé roi d'Italie par Charlemagne en 811.
De son mariage avec Ermengarde de Hesbaye il a trois fils : Lothaire, Pépin et Louis. Faut-il partager l'empire ou favoriser l'aîné, Lothaire ? Son conseiller et premier ministre, Wala, abbé de Corbie, influence certainement Louis le Pieux dans sa décision : l'Ordinatio imperi en 817 donne la Bavière et les marches orientales à Louis, l'Aquitaine et les marches pyrénéennes à Pépin et le reste à Lothaire, qui est, dès cette date, proclamé empereur.
Mais, en 823, un autre fils nait, d'un second mariage avec une princesse bavaroise, Judith.
Cet enfant, le futur Charles le Chauve, a vite toutes les préférences de son père.
Le partage de 817 est remis en question et une véritable guerre civile éclate entre le parti "bavarois", favorable à Charles, que mènent Judith et Bernard de Septimanie, remplaçant de Wala, disgracié, et le parti de cet ancien ministre, soutenu par les trois fils d'Ermengarde de Hesbaye.
En 832, ces derniers se révoltent contre leur père, dont ils obtiennent la déchéance au profit de Lothaire. Vaincu en juin 833 près de Colmar (le lieu prit le nom de Lügenfeld, Champ du mensonge), Louis le Pieux doit s'humilier dans une église de Soissons, en habits de pénitent.
Cependant, devant l'ascendant pris par l'aîné et l'indignation populaire, Louis et Pépin restaurent leur père en 835. Pépin étant mort en 838, un nouveau partage, celui de Worms en 839, divise l'empire en deux, l'Est pour Lothaire et l'Ouest pour Charles. Louis, qui continue à conspirer contre son père, est refoulé en Bavière.
Le 20 juin 840, Louis le Pieux meurt à Ingelheim, laissant une situation confuse qui ne s'éclaircira qu'au traité de Verdun, en 843.