Robert 1er (Robertien) (865-923)
Roi de France de 922 à 923
Robert 1er (865-923) - Roi de France de 922 à 923.
Fils cadet de Robert le Fort ou l'Angevin et d'Adélaïde d'Alsace (rien n'est moins sûre, plusieurs hypothèses sont émises au sujet de l'épouse de Robert le Fort), fille d'Hugues de Tours et de la Haute Alsace, il est aussi le frère du comte de Paris Eudes, il fut élu roi de France après la mort de Charles le Gros, et en conserva le pouvoir et le titre même après le sacre de Charles le Simple. Son ambition, égale à celle de son frère, le porta, après la mort de celui-ci, à se faire chef du parti opposé à Charles le Simple, dans l’espoir de monter à son tour sur le trône.
Ce parti, composé des seigneurs qui avaient usurpé la souveraineté dans leur domaines, méprisait un roi faible qui n’avait pas su soutenir les droits de la couronne. Robert, connaissant cette disposition des esprits, sut augmenter les alarmes, et parvint à se faire élire roi dans une assemblée tenue à Soissons.
Ceux qui la composaient déclarèrent qu’ils cessaient de reconnaître Charles le Simple pour souverain. Pour éliminer définitivement Charles de la vie politique, Robert noue des alliances en Lotharingie et en Allemagne. Le roi destitué recrute des troupes dans la partie de la Lotharingie qui lui reste fidèle, et il attaque Robert près de Soissons, le dimanche 15 juin 923.
La bataille de Soissons: "Charles [III de Lorraine] passa la Meuse avec ses Lorrains, qui violaient ainsi la trêve faite précédemment avec [le Roi] Robert [Ier]; il vint à Attigny, ayant appris que Robert campait près de la ville de Soissons, passa l’Aisne tout-à-coup, avant que celui-ci eût pu assembler ses fidèles, et le lendemain, le jour du dimanche, après l’heure de midi, Charles fondit avec ses Lorrains sur Robert et les Francs, qui n’attendaient point de combat en ce jour, et dont beaucoup dînaient alors. Robert fit armer ceux qui étaient avec lui, et marcha contre Charles. Le combat s’engagea; beaucoup périrent de l’un et de l’autre côté; et le roi Robert, percé d’une lance, tomba mort. Cependant ses partisans, ayant à leur tête Hugues, son fils, et Héribert, remportèrent la victoire, et Charles s’enfuit avec ses Lorrains. Les partisans de Robert, occupés de la mort de leur roi, ne continuèrent point à les poursuivre, mais s’emparèrent de leur camp, dont le butin fut pillé surtout par la foule des campagnards et de ceux qui habitaient la banlieue de la ville de Soissons". (Chronique de Frodoard)
Charles est vaincu et s’enfuit en direction de la Lorraine, Robert périt dans la bataille. Il ne fut roi que de 922 jusqu’en 923 ; mais son parti ne se déconcerta point et donna la couronne à Raoul ou Rodolphe, duc de Bourgogne, beau-fils du roi Robert 1er, et la garda du 13 juillet 923 jusqu’à sa mort en 936. Robert 1er fut inhumé en l’abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens, malheureusement détruite pendant la Révolution française.
Robert a été mis, par la plupart des historiens, au nombre des usurpateurs. Cependant il était de la famille royale, et les droits de Charles le Simple à la couronne étaient contestés. Un prince qui ne sait pas régner inspire à ses sujets l’idée de chercher un autre chef ; mais on ne se crut permis d’en prendre un que dans la race royale.
C’est ainsi qu’il y eut successivement quatre rois pendant le règne de Charles le Simple, et Robert ne fit que suivre l’exemple de Charles le Gros et d’Eudes, appelés au trône par une assemblée qui ne craignit point de paraître s’écarter de l’ordre de succession. Robert prépara l’élévation de sa famille. Il avait épousé en seconde noce Béatrice de Vermandois, fille d'Herbert 1er deVermandois, et est le père d'Emma, qui épousa en 918 Raoul de Bourgogne (futur roi de France) et de Hugues le Grand, père de Hugues Capet.