Charles X (1757-1836)

Roi de France et de Navarre de 1824 à 1830

Portrait de Charles X en habits de sacre par François Gérard 1825Roi de France du 16 septembre 1824 au 2 août 1830, né à Versailles le 9 octobre 1757, mort à Goritz (ou Gorizia, auj. en Italie, en Autriche à l'époque) le 6 novembre 1836, était le cinquième fils du dauphin Louis de France, fils de Louis XV et de Marie Josèphe de Saxe. Il porta d'abord le titre de "comte d'Artois", épousa en 1773 la princesse Marie-Thérèse de Savoie, dont il eut deux fils : Louis Antoine d'Artois, duc d'Angoulême et Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry et deux filles : Sophie et Marie Thérèse d'Artois. Il se distingua d'abord par la légèreté de ses moeurs, son goût de la dépense, ses idées absolutistes.

Marie Thérèse de Savoie comtesse d'Artois (1756-1805)En 1789, il émigra dès le 17 juillet pour organiser la contre-révolution avec l'aide des cours étrangères. Mais celles-ci lui donnèrent plus de bonnes paroles que d'appui réel. Il contribua, par le manifeste de Brunswick (25 juillet 1792), qu'il inspira, à précipiter la perte de son frère Louis XVI.

En 1795, appelé par les vendéens, il débarqua à l'ile d'Yeu, mais n'osa aller plus avant. Il se réfugia en Angleterre, avec sa favorite Madame Louise de Polastron, loin des querelles politiques, laissant la direction du mouvement de l'émigration à son frère ainé, qu'il aimait peu.

En 1814, il le devança sur le sol français, prit le pouvoir sous le titre de lieutenant général du royaume, et fut dès lors le chef des Ultras qui réclamaient le retour de l'ancien régime. Devenu roi à la mort de Louis XVIII, le 16 septembre 1824, il vanta cependant les bienfaits de la Charte, mais encouragea le ministère Jean-Baptiste Joseph de Villèle à une politique imprudente tant sur le terrain religieux que social. Il dut après la chute de Villèle temporiser et accepter la politique libérale de Jean-Baptiste de Martignac, mais dès 1829 il chargea son ami le prince Jules Auguste de Polignac de former un cabinet de combat. La Chambre des députés, hostile à cette combinaison, fut dissoute, mais la majorité libérale fut réélue.

C'est alors que le 25 juillet 1830, Charles X signa les ordonnances dissolvant la nouvelle Chambre, modifiant la loi électorale, suspendant la liberté de la presse. Au même moment on apprenait la prise d'Alger par les troupes royales ; cette nouvelle ne sauva pas plus la monarchie que la bataille de Navarin (20 octobre 1827) et l'expédition de Morée (Août 1828) n'avaient empêché la chute de Villèle.

Surpris par le soulèvement de Paris le roi hésita à entamer une lutte qu'il n'avait pas préparée. Les Trois Glorieuses, journées des 27, 28 et 29 juillet 1830, parviennent à renverser la monarchie de Charles X qui abdiqua en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux, ratifiant la nomination de son cousin Louis-Philippe d'Orléans comme lieutenant général du royaume. Mais Louis-Philippe ayant accepté la couronne, Charles X partit pour l'exil, vécut tour à tour en Ecosse à Holyrood, puis à Prague, et s'en alla, finalement mourir à Goritz, le 6 novembre 1836.