Louis V le Fainéant ou l'Enfant (967-987)
Roi de France de 986 à 987
Né vers 967, mort le 21 mai 987. Louis V, dit l'Enfant ou le Fainéant, est roi de France du 2 mars 986 au 21 mai 987.
Fils de Lothaire et d'Emma d’Italie, il est, à peine âgé de treize ans, quand il est associé par son père à la couronne et sacré par Adalbéron l'archevêque de Reims, à l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, le 8 juin 979. Deux ans plus tard, à Brioude, il épouse, sur ordre de son père, Adélaïde d’Anjou, appelée Blanche, son ainée de presque vingt ans, veuve par deux fois ; d'Étienne, comte de Gévaudan, le plus puissant seigneur de l'Aquitaine, et de Raymond (V), comte de Toulouse. Elle est la fille de Foulques II d'Anjou et la sœur du comte d'Anjou, Geoffroi Grisegonelle et de l’évêque du Puy-en-Velay, Guy d’Anjou. Ce mariage est sensé consolider l'autorité des Carolingiens sur la Gaule méridionale, mais il n'en fut rien. Louis V s'abandonne aux plaisirs; dans tous les cas, il dissipe toutes les ressources dont il peut disposer au point de ne pouvoir ni entretenir une armée, ni même pourvoir à ses besoins personnels, tandis que sa femme, prise d'aversion pour lui, s'enfuit en Provence, où elle épousera bientôt le comte d'Arles Guillaume 1er.
Lothaire doit aller chercher son fils à Brioude deux ans après l'y avoir établi. A la mort de Lothaire, le 2 mars 986, Hugues Capet et les grands du royaume laissent Louis V lui succéder, persuadés que ce jeune homme de dix-neuf ans, connu pour sa légèreté et son indécision, ne saurait leur porter ombrage. La cour devient bientôt un centre d'intrigues où le roi est tiraillé entre l'influence de l'Empire et celle d’Hugues Capet. L'un de ses premiers actes, motivé par le violent ressentiment que lui avaient causé les trahisons de l'archevêque Adalbéron, est d'aller mettre le siège devant Reims; Hugues Capet doit y suivre le roi. Mais, après un premier assaut qu'il réussit à repousser, le rusé archevêque réussit à se soustraire à la vengeance royale en acceptant d'aller se justifier à Compiègne. Toutefois, le siège levé, il croit prudent de se réfugier dans la partie de son diocèse qui relevait de l'Empire.
D'autres intrigues, pendant ce temps, se nouent au palais; les accusations de Charles de Lorraine réussissent à envenimer les rapports de Louis V avec sa mère qui est chassée de la cour et se réfugie auprès de Hugues Capet : en même temps, Louis V négocie avec l'Empire. L'archevêque Adalbéron, accusé de haute trahison, pour avoir soutenu Otton II le Roux dans sa querelle contre Lothaire, doit être jugé dans une grande assemblée convoquée à Compiègne au mois de mai 987, mais à peine est-elle réunie qu’on apprend la mort du roi Louis V, suite d'un accident de chasse, dans la forêt de d’Halatte près de Senlis. Il est inhumé en l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne. Il ne laisse pas d'héritiers.
Le trône doit revenir à Charles de Lorraine, son oncle, fils de Louis IV d'Outremer et duc de basse Lorraine, mais nous sommes encore à une époque ou la force et l’adresse priment sur tous autres droits. L'assemblée des Grands se réunit en juin 987 à Senlis pour discuter de la succession au trône de France. L’unanimité des voix va en faveur du fils ainé d’Hugues le Grand, d’Hugues Capet, le plus puissant seigneur du royaume : et en lui commence la troisième dynastie.
Louis V devient le dernier souverain français de la dynastie carolingienne après deux cent trente-sept ans d’existence et treize souverains.