Anne de Kiev (?-1079?)

Reine de France de 1051 à 1060

Anne de Kiev, reine de FranceAnne de Kiev (également appelée Agnès), était la fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd de Suède. Elle serait née à Kiev, selon certaines sources vers 1024, 1032 ou en 1036. Elle fut reine de France de 1051 à 1060. Les manuels d'histoire l'ont longtemps appelée Anne de Russie.

Quelques généalogies nomment son arrière-grand-père paternel Romain II, empereur de Constantinople, lequel affirmait descendre des rois de Macédoine, mais la fille de Romain II, Anne de Byzance, n'était que la seconde épouse de Vladimir Ier, père de Iaroslav le Sage, et n'était donc pas la grand-mère d'Anne de Kiev.

Appartenant, par sa confession, à l'Église des 7 conciles, elle épouse à Reims en premières noces, le 19 mai 1051, le roi Henri Ier de France qui relève, quant à lui, de l'Église catholique romaine. Henri 1er (1004-1060), roi de France de 1031 à 1060Ces deux églises forment encore l'Église indivise, puisque cet événement a lieu avant le schisme de 1054.

Anne semblait s’être acclimatée en France : elle partagea la vie errante de son époux, celle des rois et seigneurs en général qui allaient de résidence en résidence, mais elle marqua apparemment quelques prédilections pour celle de Senlis. Le couple royal eut quatre enfants : Philippe qui régna après son père, Robert qui mourut jeune, une fille prénommée Emma et Hugues le Grand, plus tard comte de Crépy et chef de la branche royale de Vermandois. C’est elle qui introduit le prénom Philippe à la cour de France.

Selon les témoignages des chroniques, le couple royal paraissait bien s’entendre ; le nom de la reine Anne était mentionné à côté de celui du roi, dans plusieurs actes. Ainsi, le 12 juillet 1058, son nom parut dans un diplôme donné par Henri Ier au monastère de Saint- Maur-des Fossés. La même année elle confirma la charte donnée par son époux en faveur de l’abbaye de Hasnon. Le 29 mai 1059, la reine assista au sacre de son fils Philippe à Reims. A ce moment-là un acte fut donné en faveur du monastère de Tournus.

Henri Ier mourut à Vitry-aux Loges près d’Orléans, le 4 août 1060, à l’âge de 52 ans. Après sa mort, Anne se retira avec ses enfants au château de Senlis. Elle se consacra à leur éducation, tout en remplissant un rôle politique indiscutable au cours de la première année de régence. Elle agit en souveraine auprès de son fils Philippe.Philippe 1er (1052-1108), roi de France de 1060 à 1108

A Senlis, existait une petite chapelle en ruines, dédiée à Saint-Vincent. Autour de cette chapelle elle fit construire une abbaye, avec la permission de son fils Philippe. Les travaux terminés le 29 octobre 1065, la consécration de l’église put avoir lieu.

Veuve à l’âge de 30 ans, Anne épousa Raoul de Crépy, un proche de la cour de son mari. Raoul de Crépy et Anne de KievCe mariage survenu deux ans après la mort d’Henri eut lieu dans des circonstances assez particulières puisque Raoul, déjà veuf de sa première femme Adélaïs, s’était remarié en 1053 avec Haquenez, qu’il avait ensuite accusée d’adultère et songé à répudier.  Cette union suscite la colère des évêques ainsi qu'une brouille passagère avec son fils Philippe Ier, et le couple est excommunié en 1064.

Nous savons peu de choses sur ce que fut la vie d’Anne devenue comtesse de Crépy.

Elle meurt entre 1076 et 1089, peut-être en 1079, et aurait été inhumée à l'abbaye de Villiers-aux-Nonnains à Cerny près de La Ferté-Alais dans l'Essonne. Mais des doutes subsistent étant donné que l'abbaye de Villiers n'a été fondée que vers 1220, soit près de 140 ans après cette inhumation, et qu'aucun texte ne parle d'un transfert des restes d'Anne dans l'abbaye, il est difficile d'admettre qu'elle y fut inhumée dès sa mort. Cette abbaye fut détruite à la Révolution française consécutivement au vote par l'assemblée nationale d'une loi/décret sur la destruction des mausolées. Les pierres de l'abbaye ont été utilisées pour la construction de certaines maisons de La Ferté-Alais.

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