Cambacérès, Jean-Jacques Régis (1753-1824)

Juriste et homme politique français - 2ème consul - Duc de Parme

Jean-Jacques Régis de Cambacérès (1753-1824), Deuxième ConsulNé le 18 octobre 1753 à Montpellier dans une famille de magistrats appartenant à la vieille noblesse de robe de la ville, Jean-Jacques Régis de Cambacérès y fait ses études de droit et est reçu avocat à l'âge de dix-huit ans.

Conseiller à la cour des comptes de Montpellier sous l'Ancien Régime, il échoue à se faire élire aux États généraux de 1789, devient président du tribunal criminel de l'Hérault puis, enfin, en 1792, député du département à la Convention.

Il y fait preuve d'une prudence et d'une habileté – il vote la mort du roi mais avec sursis – qui lui permettent d'en devenir l'un des premiers personnages après le 9 thermidor. En effet, après avoir longtemps présidé le comité de législation, il entre alors au Comité de Salut public et en devient même le président, poste qui n'existait pas avant lui. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance du jeune Bonaparte, rencontre qui le laisse subjugué.

En 1795, élu au Conseil de Cinq Cents, sa modération lui coûte un poste de Directeur. Il devient cependant ministre de la justice le 20 juillet 1799, avec l'appui de Siéyès, dont les projets de coup d'état ont sa totale approbation. Et c'est tout naturellement que le 18 brumaire, dont les tous derniers détails se sont réglés chez lui, la veille, au cours d'un dîner avec Napoléon Bonaparte, fait de lui le deuxième consul.

Décrit par Hippolyte Taine comme peu brillant par l'esprit mais possédant un bon sens rare et un dévouement sans bornes au Premier consul, il joue un rôle de premier plan dans l'élaboration du Concordat – s'opposant sur ce point à Joseph Fouché et Charles-Maurice de Talleyrand-Perigord – et du Code Civil. Il préside cinquante des cent deux séances consacrées à ce travail et assure la documentation de Napoléon Bonaparte lorsque celui-ci assume la présidence. Ses interventions permettent également d'aplanir les conflits qui s'élèvent parfois entre le Premier consul et le Tribunat ou le Corps Législatif.

Le 27 floréal an XII, à la tête du Sénat qu'il préside, il présente à Napoléon Bonaparte le sénatus-consulte qui le proclame Empereur des français. Le même jour, il est nommé Archichancelier de l'Empire, fonction définie par l'article 40 de la Constitution de l'an XII. Bien que surtout d'apparat, elle fait cependant de lui, en théorie, le second personnage de l’État.

En tant que grand dignitaire de l'Empire, il est aussi sénateur, conseiller d'État, membre du conseil privé et du grand conseil de la Légion d'Honneur. Afin de contrôler la franc-maçonnerie, Napoléon le nomme par ailleurs, en 1806, Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France du Rite Écossais Ancien et Accepté, à la place du comte Auguste de Grasse-Tilly.

Le 1er mars 1808, il reçoit les titres de prince et d'altesse sérénissime. Le 19, il est fait duc de Parme.

Jusqu'à la fin de l'Empire, Cambacérès reste consulté sur toutes les questions importantes, même s'il n'est pas toujours écouté. C'est ainsi qu'il se montre réticent sur la guerre d'Espagne et l'expédition de Russie, ou qu'il préconise un mariage avec la soeur d'Alexandre Ier plutôt qu'avec Marie-Louise, prévoyant une guerre, sous deux ans, avec celui des deux empereurs dont Napoléon n'aura pas épousé une parente.

Il intervient aussi fréquemment dans les affaires privées de la famille Bonaparte, réconciliant Napoléon 1er et Lucien, calmant les jalousies réciproques de Caroline, Pauline et Elisa, servant d'intermédiaire entre Joséphine et son ex-époux après le divorce, remplissant les fonctions d'officier d'état-civil lors du mariage de Napoléon et Marie-Louise.

Dans ses attributions figure aussi la présidence du Sénat lors des absences, fréquentes, de l'Empereur. Il s'y consacre surtout à réclamer encore et toujours des soldats, exécutant en cela, efficacement, les ordres formels de son souverain.

Enfin, en 1814, il préside le conseil de régence institué le 24 janvier. Quoique Joseph soit, en titre, Lieutenant-général de l'Empire, Cambacérès reste, en fait et en toute discrétion, le principal conseiller de l'Impératrice régente.

Le 7 avril, il n'en est pas moins l'un des premiers à accepter le gouvernement provisoire et la déchéance de Napoléon.

Il mène ensuite, pendant la première Restauration, une vie effacée dans son hôtel parisien, en sortant seulement le 21 janvier 1815 pour assister à l'office donné à l'occasion du transfert des restes de Louis XVI et Marie-Antoinette à Saint-Denis.

Sous les Cent-jours, après avoir dû accepter à son corps défendant de reprendre les fonctions d'Archichancelier et d'y adjoindre le portefeuille de la Justice, il refuse du moins d'exercer la réalité de leurs attributions.

Cela n'empêche pas Louis XVIII, lors de son retour, de l'exiler, cette fois, comme régicide. Cambacérès se fixe alors à Bruxelles jusqu'en 1818, année où il obtient l'autorisation de revenir en France.

Il décède à Paris le 8 mars 1824 et est inhumé au cimetière du Père Lachaise.

Source : www.napoleon-empire.net

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