Léon IX (1002-1054)

Pape de 1049 à 1054, le pape alsacien

Statue du pape Saint Léon IX à Eguisheim Bruno (ou Brunon) d'Eguisheim-Dagsburg, fils du comte Hugues IV du Nordgau et de Heilwige de Dabo, (alsacien par son père et lorrain par sa mère), est né le 21 juin 1002 à Eguisheim ou Dabo.

Entré dès l’âge de cinq ans  à l'école de la cathédrale de Toul, il y est écolier puis étudiant. Jeune diacre, il est alors envoyé à Worms, où son cousin devenu empereur sous le nom de Conrad II, le prend comme chapelain. Il semble appelé à un destin épiscopal prestigieux. Mais il accepte l’évêché de Toul, un évêché frontalier. Il a 24 ans.

Durant vingt-deux ans, Bruno donne la mesure de son savoir-faire. Sur le plan politique, il s’attache à la réconciliation de l’empereur avec le roi de France Robert II le Pieux, et à la défense de son évêché contre les ambitions des comtes de Champagne et notamment Eudes II de Blois. Sur le plan spirituel, il lutte contre la simonie, en contrecarrant l’influence des familles aristocratiques qui se partagent les attributions des bénéfices ecclésiastiques, en choisissant des hommes à leur solde et en vendant les charges. Il s’attaque aussi à la réforme des abbayes. Proche du courant bénédictin, il  prend  modèle sur Cluny.

Homme doux et humble, proche des pauvres, généreux, Bruno distribue lui-même à manger lors des famines. Musicien de bon niveau, il aurait composé des offices liturgiques.

Choisi comme pape en novembre 1048, par son cousin l’empereur Henri III (successeur et fils de Conrad II), il accepte la charge, à condition que le clergé et le peuple de Rome le désignent par acclamation. À cette époque, la papauté est complètement discréditée. Son prédécesseur immédiat, Damase II, avait siégé vingt-trois jours avant d’être empoisonné. Il arrive à Rome en février 1049, comme un pèlerin, pieds nus. Il a quarante-six ans. Tout de suite il s’entoure d’hommes de confiance ; parmi eux deux futurs papes, Frédéric de Lorraine, le futur Etienne IX, et Hildebrand, un moine de Cluny, futur saint Grégoire VII. Son souci majeur est de rendre sa liberté à l’Église pour asseoir sa crédibilité et sa respectabilité. Il choisit de s’appeler Léon en référence à Léon le Grand qui protégea Rome contre Attila.

Trois mois à peine après son arrivée sur le siège de Pierre, le Pape Léon organise un synode contre les simoniaques. Puis il se met en route et convoque un concile à Reims en octobre 1049 et un autre à Mayence. Pendant les cinq ans de son pontificat, il voyage durant trois ans et demi. Il reviendra souvent en Lorraine et particulièrement à Toul puisqu’il cumulera quelques années la charge d’évêque de Toul avec celle de pape. Partout où il passe, il donne l’impulsion du changement. Il procède à des canonisations, à l'élévation de reliques de saints, et consacre des édifices comme les cryptes de Remiremont, l’église Saint-Arnoul à Metz et l’abbatiale du Mont-Sainte-Odile.

La tâche n’est pas facile. Le pape rencontre une opposition brutale. Pendant ce temps, les Normands installés dans le sud de l’Italie pillent et massacrent. Une ligue est constituée, elle réunit les Byzantins et le pape. Mais les troupes pontificales sont massacrées et le pape est fait prisonnier par Robert Guiscard dit le rusé (1020-1085). C’est un choc terrible. Quand il rentre à Rome en février 1054, Léon IX est épuisé. Sentant la mort venir, il se fait transporter à Saint-Pierre où il meurt le 19 avril. Il est enterré sur place et de nombreux miracles se produisent sur son tombeau. Le chancelier de l'empereur, Gebhard von Eichstätt, lui succéda sous le nom de Victor II. En 1087, Léon IX est canonisé par le « bienheureux » pape Victor III.

Soucieux de maintenir la prédominance de Rome sur les autres Eglises, il n'a pu éviter le schisme d'Orient qui sera consommé en juillet 1054. Malgré cet échec, la papauté a retrouvé son prestige et sa popularité. La voie de la réforme de l'Eglise est engagée.

- Fête le 19 avril

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